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Abandonner l'équipement des livres : des témoignages ?


Stéphanie Teissier

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Stéphanie Teissier

Je suis à la recherche de retours d'expériences sur l'abandon, dans vos structures, de l'équipement des ouvrages imprimés.


 - Cette décision porte-t-elle sur la totalité des collections de livres ou certains segments seulement ? Selon quels critères ce choix s'est-il opéré ?


- Comment cette décision a-t-elle été accompagnée dans vos équipes ?


- L'économie réalisée sur ce poste de dépense a-t-elle permis de faire de nouvelles acquisistions (ouvrages imprimés ou autres) ?


- Comment le public a-t-il reçu ce changement ?


- Avec le recul, les avantages sont-ils bien réels ou au contraire envisagez-vous un retour en arrière prochainement ?


Bref, merci de partager avec moi vos avis ou à défaut de m'orienter vers d'autres bibliothèques de votre connaissance, le cas échéant ! C'est quelque chose que j'envisage pour certains types de documents et avant d'aller plus loin, j'attends vos témoignages :wink: 


 


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je pense pouvoir affirmer d'expérience que l'état des livres a un impact certain sur leur taux d'emprunt.

 

Mais on n'est pas obligé de me croire...

Non seulement je te crois mais j'affirme exactement la même chose.

 

La non plastification aura un impact sur :

- les livres à forte rotation : les mussolévygavalda vont sortir essorés de leur première année de prêt. Je ne parle pas de ce qui se passera sur les BD, manga et albums jeunesse. Il faudra les racheter à quelle fréquence ? car non seulement ils sont à forte rotation mais en plus cette forte rotation peut durer des années...

Donc effectivement, sur le long terme ça interroge.

- ceux qui sortent certes un peu moins mais quand même. Leur aspect sera plus rapidement moins engageant qu'aujourd'hui. Et c'est là que je répète ce que dit Ferris : les livres jaunis, défraîchis, un peu sales... s'il n'y a que ça, ça sort un peu. Mais qui ne leur préfère pas les petits nouveaux tout pimpants ?

Soit vous cherchez un truc précis et là vous faites avec l'état du truc. Soit vous cherchez juste de la lecture et l'aspect aura aussi un rôle dans vos critères de choix.

 

Y'a bien eu des analyses sur l'impact des couvertures dans le choix ? et bien une couverture réussie mais chiffonnée et le livre gondolé, ça doit attirer moins, non ?

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Cécile Gaultier

Bonjour,


Je travaille dans une toute petite bibliothèque, desservie par la BDP. Pas énormément de références, et peu de m2. L'autre jour, une dame, qui vit à moitié à Paris, à moitié ici, me dit "qu'est-ce qu'ils sont beaux les livres chez vous! On va dans un bibliothèque à Paris (je me suis renseignée depuis, c'est la bibli d'un centre socio-culturel associatif gérée par la FOL), c'est immense, ya plein de livres, mais ils n'ont même pas de couvertures, ils sont tout abîmés, du coup ça ne donne pas envie!"


Moi je dis toujours aux petits enfants qui viennent avec la classe que la bibliothèque, c'est une grande réserve de livres qui est à tout le monde, et que mon travail, c'est d'en prendre soin: je les habille, je les soigne, je les raconte, je les promène... Pour être bibliothécaire, il faut aimer les gens, ok, mais si on aime moins les livres, les gens risquent de moins les aimer aussi...

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"Mais on n'est pas obligé de me croire..." (Ferris)

Sûr qu'on te croit. :)

Je rajoute même que ce n'est pas au bout d'un an que le problème surgit, mais au bout de trois à cinq prêts.

Couverture cornée, pliée, couverture déchirée, couverture qui se dédouble (plastique qui quitte le support papier), film plastique qui bouloche... et j'en passe.

Couverture en dur : les coins se cornent, s'abîment, et le revêtement plastique y disparaît.

Et surtout couverture vite non lavable, le produit ayant tendance à passer par les bords (non couverts) de la couverture.

Idem au niveau de la protection au soleil, le défraîchissement est plus rapide.

Pour la lie, qui renforce les charnières, c'est encore plus sûr.
Pas de lie = deux fois moins de résistance.
Je le constate sur certains documents de ma BDP qui sont passés par une seule bibliothèque avant la mienne, et qui souffrent déjà. (Mais, ma BDP utilise à présent un service de reliure si j'ai bien compris, et l'opération restauration/reliure d'un document peut se justifier.)


Test effectué au début de la bibliothèque sur les polars (de gare), les "Nous deux"/"Harlequin" et différents magazines, qui étaient "consommables". (il s'agissait de dons corrects, que l'on mettait pour remplir, un peu, les rayonnages vides)

Avec une méthode IOUPI sévère, ça peut le faire, mais il faut accepter de perdre et remplacer ses documents de très vite à assez vite.

Sans oublier ce qui a été dit : attrait de la collection = notion d'accueil.


Ce qui pose bien sûr la question :
Dois-je couvrir les livres qui vont avoir un fort taux de prêt ?
Ou ceux qui sont de moindre prêt ? (en sachant que non couverts, ils vont encore moins attirer.)

Pour ma part, et comme le dit Ferris, j'envisagerai l'option reliure extérieure avant de renoncer à protéger mes documents. Suivant le volume, ce n'est peut-être pas aussi cher que : coût des couvrants + temps à y passer (en coût salarial, part patronale comprise).

En plus les couvertures sont bien plus solides et mieux renforcées.

C'est une étude à  mener avant de choisir dans l'un ou l'autre sens.
Parce que rachats et surveillance/pilonnage accrus, ce n'est peut-être pas plus économe en temps au bout du compte.

Surtout que étiquette, code barre et/ou puce RFID, ça reste nécessaire. On ne peut pas dire : je mets juste le livre en rayon.

Encore que, ça pourrait tout à fait être une option. :wink:

On peut bien mettre des livres tests en rayon.

Bien cordialement
  B. Majour
 

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Je travaille actuellement dans une bibliothèque jeunesse. Quand je vois l'état de certains livres revenir, je me dis que s'il n'y avait pas la protection de la couverture, on devrait les jeter rapidement. Les enfants emmènent leurs livres à l'école, ils sont tassés dans leur sac, ils lisent les livres par terre. Les pages des livres ne sont pas forcément abîmées mais la couverture se salit rapidement, surtout les couvertures blanches. Nous avons un produit pour nettoyer et hop, le livre est comme neuf, tout propre! De plus, le fait de plastifier le livre permet de protéger aussi le code barre et la cote.


Bref, j'ai du mal à concevoir que dans une bibliothèque où les livres passent de main en main, il n'y ai aucune protection extérieure. Mais bon, ce n'est que mon avis.


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Et encore, dans le cartable, il s'en passe des choses :


 


Stylo qui fuit, goûter qui déborde, quand il pleut ce n'est pas rare qu'un livre ait droit à son bain.


Quand les enfants ne se protègent pas avec (surtout les grands albums).


 


Petits doigts plein de sucre, livre qui tombe par terre...


Jus d'orange sur une table, café d'adulte sur une autre, séquence à la plage...


 


La toute dernière fois, c'était découpe au cutter avec des BD pour stopper la lame.


Les plastiques ont bien amorti. Ouf !


Juste quelques traits qui vont disparaître sous la nouvelle couverture en dur.


 


Pour une bibliothèque qui ne couvre pas ses livres. La BU (les BU) où j'ai fait mes études (oui, j'ai visité quasiment toutes les bibliothèques des grandes disciplines). Pas de problème, on repère vite les nouveautés ! :D


Et on note facilement les documents très utilisés. Ceux "à lire" ?


 


Avantages et inconvénients de la non couverture en bibliothèque.


Mais l'idée, c'est surtout que ça faisait vieillot... à l'image des bâtiments d'ailleurs et de leurs dégradations.


 


Des travaux et le renouvellement du mobilier ont un peu arrangé le phénomène.


 


Bien cordialement


  B. Majour

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Stéphanie Teissier

Merci pour vos éclairages.


En postant ma question, je me place bien du côté des sceptiques. Car comme vous, je sais bien que l'attrait de nos collections prêtées repose aussi sur  l'aspect physique, quand bien même ces documents sont voués tôt ou tard à l'élimination, selon les critères de chaque établissement... Certes je n'ai plus "les mains dans le cambouis" :wink: depuis quelques temps mais je reste très présente sur le terrain et suis très sensible à la qualité de notre accueil.


Côté jeunesse, oui je ne vois pas bien comment se dispenser d'équiper sans saccager rapidement les documents et décourager le prêt en cultivant une mauvaise image de la bibliothèque ! Je peux aussi changer de casquette, enfiler celle de maman de plusieurs enfants usagers des bibliothèques et...je confirme les risques bien sûr.


Mais je ne peux m'empêcher (tout de même..)  de me poser la question pour certains segments notamment du secteur adultes, où des taux de rotation beaucoup plus faibles peuvent être observés (ou alors des segments dans lesquels l'info périme vite - moins de 5 ans)


J'entends parler depuis peu de structures arrêtant d'équiper (partiellement la plupart du temps) leurs ouvrages mais je n'ai pas pu encore échanger avec des professionnels ayant un minimum de recul sur cette pratique. Je pensais bien lire ici de nombreux "contre" mais aussi quelques "pour", c'est donc pour moi une affaire à suivre. Il sera utile aussi d'avoir des retours de cette BDP -via Ferris- sur l'état des livres rendus par leurs dépôts dans quelques mois.


Pour finir, je n'ai pas de pression budgétaire pour trouver d'urgence des pistes d'économie. 


Avec mon équipe, c'est plutôt la recherche de temps disponible, pour plus de contact avec nos publics sur l'ensemble du réseau (présence/ouverture, action culturelle, médiation). Aucune piste n'est écartée, parce que notre contexte particulier le justifie.


 


 


 


 


 


 


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Chez nous plus de couverture pour les périodiques et ça ne me gêne pas car là on est dans du consommable surtout pour les hebdos et ça protège la planète (moins de plastique).


Pour le reste couverture pour les petits comme pour les grands, les fortes rotations ou les plus lents. Je plussoie les collègues en disant que l'équipement fait partie de l'image du service. Pas de reliure préventive mais pourrait être utile pour les mussolevy car au bout de 3-4 prêts les pages se décollent : ils font peut-être exprès ! Je les achète parfois en gros caractères car plus solides et j'envisage le numérique pour eux.


 


Je trouve dommage de négliger l'équipement au prétexte de que ce n'est pas "noble". Dans notre médiathèque j'ai bataillé pour un recrutement pour un adjoint du patrimoine pour l'équipement. on voulait filer ce poste aux bénévoles ! L'élu référent  ne comprenait  pas qu'on embauche quelqu'un pour couvrir des livres (entre autre) heureusement l'argument de régularité et de rapidité de mise à disposition des livres a fait mouche. Le travail en bibliothèque ne se résume pas à l'action culturelle et l'accueil du public il y a tout un travail administratif également.

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Bonjour,


 


Nous avons tenté l'expérience d'une machine pour couvrir les livres. Des pochettes en plastique anti UV, anti statique que l'on soude autour du livre à couvrir.


A l'achat (des couvertures uniquement, la machine est en prêt), plus cher mais un gain de temps colossal.


 


Nous avons cru trouver la solution au problème des couvertures. Il était pour nous évident que l'esthétique d'un livre avait une importance énorme dans le choix des lecteurs, nous voulions donc préserver l'ouvrage en le couvrant (sauf les polar en poche) mais il faut y passer tellement de temps...


Bref...


 


Mais, la finesse du plastique en fait un matériau qui se raye, se griffe, se déchire, très facilement... Dès la première sortie d'un album jeunesse, la couverture était bonne à changer... donc aucun intérêt... sauf le temps qu'on gagne à couvrir...


 


Finalement, ce n'était pas la solution miracle, malheureusement. Nous allons continuer pour les documents anciens qui ne sortent pas beaucoup mais nous recommençons à couvrir les romans "à la main".

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Aaaah, Ferris, ta verve n'a d'égal que ta bougonnerie ! :)  J'adore !


 


Et je partage ce point de vue. Autant ai-je discuté récemment avec ma direction de la pertinence d'antivoler ou pas les imprimés (pour l'instant, on les antivole tous, ce que je trouve un peu extrémiste), autant je reste aussi attachée à un équipement correct : c'est le seul garant de la longévité d'un document, surtout d'un imprimé.


Et quand je parle de "longévité", aujourd'hui, je parle d'arriver à dépasser quelques semaines de vie sans que le bouquin ne soit fichu. Ce qui est déjà un exploit en soit, vu la qualité déplorable des reliures.


Rendre service aux publics, c'est aussi éviter de dépenser trop d'argent dans des réparations ou des rachats sans fin. C'est de leurs impôts, dont il s'agit.


 


Il y a parfois une véritable cécité volontaire de nos tutelles en ce qui concerne ce fameux travail interne. J'ai le meilleur exemple sous les yeux chez moi, où la DAC, par ailleurs personne de grande compétence, rejette de façon quasi épidermique tout discours comprenant les termes "entretien des collections", "catalogage", et même "inventaire".


Je comprends que des décennies de pratiques trop bibliocentrées aient pu conduire à cette réaction, mais la médiathèque où je travaille se contente du minimum syndical : import de notices dès que possible, pas d'inventaire depuis presque 10 ans... Malgré cela, nous recevons régulièrement des critiques (ouvertes ou implicites) sur notre attitude trop repliée sur les collections et pas assez ouverte sur les publics.


 


Mais bon sang, pour commencer à travailler avec un public, il faut avoir des collections correctes à lui proposer !


(Ferris, sort de ce corps).


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  • 4 months later...

Au fait, pour en rajouter sur le sujet, un souvenir vieux de 2007 remonte à la surface de mon cortex, dans lequel il me semble que Jérôme Pouchol disait qu'au SAN Ouest-Provence, ils avaient laissé tomber la couverture des livres. Parce que ça permettait de gagner du temps  et qu'ils avaient les moyens de racheter les livres abîmés.


Si je résume : beaucoup de pépètes = pas de couverture. :D


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Je travaille depuis peu dans une bibliothèque associative qui jusqu'à mon arrivée ne couvrait que très peu ses livres.


 


Je suis soulagée que la décision a été prise de les couvrir !


 


 


Les livres jaunissent beaucoup plus vite, le dos de certains livres sont illisibles, les coins sont tout abîmés. Bon, ce ne sont pas des fanas du désherbage non plus, ça n'améliore pas l'impression négative de départ. Mais j'ai pu comparer, par exemple sur des documentaires jeunes qu'à date d'achat comparable, ils sont en meilleur état couvert. Pour moi, c'est une avancée de couvrir les livres. OK, le fait que se soient des bénévoles qui s'en occupent change la donne sur le calcul de la rentabilité, mais notre budget est limité et racheter un livre abîmé ou une nouveauté ou livre sur un sujet peu présent, le choix est vite fait (malheureusement parfois).


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Cécile n'a pas tort :


"Et puis, si on ne peut plus papoter tranquille avec ses collègues quand on fait de l'équipement, alors quand???"


 


L'équipement c'est aussi :


- du travail en équipe = management, cohésion, implication, communication informelle


- de la formation  = connaissance du fonds, meilleur renseignement au public, favorise l'esprit critique vis à vis de la politique d'acquisition, gain de temps sur nos animations (biblio, lectures en salle, choix de livres pour les classes, les groupes en situation d’illettrisme,etc.)


 


Finalement rien n'est anodin en bibliothèque ;)


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Pour faire un peu d'économies, nous avons fait le choix dans ma BU de couvrir différemment les livres suivant leur utilisation. Les manuels sont couverts entièrement, les livres d'informatique sont renforcés (ce sont souvent des livres très épais et brochés, les pages se décollent vite), par contre les livres de recherche, moins consultés, ont uniquement une bande de filmolux qui protège la cote, le code-barre et le bas du livre.


Au final, peu de livres abîmés et même les livres qui tournent beaucoup durent assez longtemps. L'équipement est prévu dans notre temps de travail, on n'envisage pas d'arrêter... pour papoter, c'est effectivement le bon moment !


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