Anne Verneuil Posté(e) le 9 mars 2013 Share Posté(e) le 9 mars 2013 Suite au billet publié ici: http://www.agorabib.fr/index.php/topic/112-création-fonds-cd-dvd-ou-numérique/Monsieur Schwebel/Frankie Donald,Reprenez votre souffle je vous prie, et considérez les propos échangés ici avec sérénité. C'est tout à votre honneur que de défendre votre position, un forum sert à cela et si chacun avait une opinion identique sur chaque aspect de son métier (que j'ai la faiblesse de croire commun en ce qui nous concerne), la profession serait bien terne.Vous m'avez également presque saisie d'effroi: à vous lire, j'ai cru un moment que j'avais par mégarde publié un communiqué officiel de l'ABF prônant l'éradication de la musique en médiathèque (ou bibliothèque, au choix, la terminologie pouvant aussi être source de longs débats). Mais à bien vérifier, sur ce forum ouvert à tous, non réservé aux adhérents de cette si puissante association que les élus de France et de Navarre se pressent à sa porte pour savoir ce qu'il faut mettre dans leurs équipements, je me suis bel et bien exprimée en tant qu'Anne Verneuil, mediathecaire, citant en réponse à une question un simple parti pris dans la structure où je travaille, histoire de donner au collègue un exemple hérétique, certes, mais réel. Devrais-je adopter une autre identité pour ce faire ?Mon expression fut courte, certes, trop peut-être pour détailler l'argumentation. Je dirai juste en passant que le cinéma ou la littérature ne me paraissent pas supérieurs à la musique, que lier celle-ci à un support physique me semble très réducteur, et que si nous n'avons pas à Anzin d'œuvre musicale d'un excellent artiste comme Nick Cave, il y'a également des réalisateurs ou des auteurs que certains de nos collègues s'insurgeront de n'y pas trouver (alors qu'horreur, nous nous commettons avec les éditions Harlequin ou des films d'horreur)... dont DeLillo justement !mais voyez-vous, il n'y a pas pour moi de modèle fixe à suivre. Le travail que vous effectuez dans votre structure est tout à fait remarquable, sa pertinence est certainement réelle, et il a pour moi autant de valeur et de raison d'être que la bibliothèque de quartier finlandaise n'offrant que musique et numérique, sans plus de livres. Vous insurgeriez-vous contre celle-ci ?Quoiqu'il en soit, rassurez-vous quant à mon pouvoir de nuisance. D'une part parce que je ne suis pas, au risque de démystifier la fonction, "la personne la plus importante de notre noble métier". Je serais bien présomptueuse et bien sotte de le croire. Présider une association c'est certes représenter ses adhérents, mais cela ne veut pas dire pour autant s'interdire toute opinion, tout positionnement professionnel. Devrais-je, par souci de ne froisser ni le discothecaire, ni le bibliothécaire jeunesse, ni le chartiste, ni l'animateur multimédia, ni le mediathecaire qui, comme moi, ne se réduit pas à une section ou une thématique mais à la somme des aspects de son métier, m'abstenir de toute parole qui sera forcément à un moment donne en inadéquation, même légère, avec l'avis de l'un des 3000 collègues adhèrent à l'ABF ? Ce ne serait pas rendre un bien grand service à l'association.D'autre part, vous ne me verrez pas jeter aux orties face aux élus, dans ma fonction de présidente, la musique, ou quelque autre pan de notre métier. Non parce que notre trésorier, encore actuel président de l'ACIM, me bâillonnera avant, ni même parce que ce n'est pas, et je vous prie de me croire, mon opinion. Mais parce que ces débats relèvent des professionnels uniquement, et pas des élus. C'est au mediathecaire de fixer la politique documentaire, de choisir les outils, les documents, les supports adéquats à proposer, en corrélation bien sur avec les besoins des usagers et des publics qui pourraient être les siens. Mais de même que l'élu ne devrait pas interférer avec ces choix (au-delà des moyens financiers à leur consacrer), le technicien ne se substituera pas à un projet politique qui définira le service à rendre, le public à cibler, l'équipement à concevoir. Il élaborera le contenu qui répondra à ces objectifs politiques, au sens noble du terme.Et voilà pourquoi l'enjeu n'est pas là. Les élus ne suivront pas "fatalement" mes opinions parce que je ne leur parlerai pas support, mais intérêt citoyen d'un outil, évolution de métiers et de services, tournés vers une population dont les besoins ne se limitent pas à la présence d'un CD, d'un livre, d'un DVD en un lieu précis. L'enjeu actuel, ce n'est pas la place de la musique, de la littérature ou même du patrimoine dans la bibliothèque ou médiathèque, non, l'enjeu, c'est tout simplement l'existence du lieu et du service mêmes. Face aux fermetures d'équipements tout autour de nous en Europe et dans le monde, face à la nécessité pour nous d'évoluer dans un paysage de l'information à la fois pointu et brouillé, je garderai les débats comme celui qui vous anime pour le cercle professionnel.Il n'y a là aucun dédain pour votre métier de discothecaire, comme vous le précisez. Vous vous revendiquez discothecaire et c'est tout à votre honneur, l'ABF représente toutes les personnes travaillant, salariées ou non, dans les bibliothèques, médiathèques, centres d'information, etc. Et s'il faut remplacer le terme bibliothécaire de l'intitulé, je voterai pour sans hésiter, car quoi que puissiez croire, vous et moi faisons le même métier et avons le même souci, celui de nos publics. D'où une préoccupation quasi darwiniste de notre évolution.Désolée d'avoir été si longue, ne voyez pas là d'opposition. Tout débat est constructif, et je vous remercie, par vos convictions, d'avoir contribué à un des premiers sur Agorabib.Bien cordialement.Anne Verneuil, présidente de l'ABF Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Frankie Donald Posté(e) le 9 mars 2013 Share Posté(e) le 9 mars 2013 Précision : je parlais de Nick Drake (chanteur anglais décédé en 1974 et auteur de trois uniques albums fondamentaux toujours disponibles en CD - splendide réédition en vinyle de l'album historique "Pink moon" aussi - et non pas de Nick Cave (excellent chanteur australien lugubre et vivant lui).Remarquez, je me plante toujours avec Françoise Bourdin et Françoise Bourdon, mais c'est pas mon rayon les livres...Cordialement Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Toto l'ornithorynque Posté(e) le 9 mars 2013 Share Posté(e) le 9 mars 2013 Je sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que Nick Drake va bientôt connaître un essor fulgurant dans nos médiathèques... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
philippe.o Posté(e) le 9 mars 2013 Share Posté(e) le 9 mars 2013 Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BibliothécaireToutTerrain Posté(e) le 9 mars 2013 Share Posté(e) le 9 mars 2013 Il y a des trolls dans tous les forums. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Analyz Posté(e) le 27 mars 2013 Share Posté(e) le 27 mars 2013 En tant que "professionnelle des bibliothèques"" j'ai suivi ce débat avec grand intérêt. Je suis tout à fait de l'avis d'Anne qui ne fait pas de distinction entre les différents mais si semblables " thécaires"dont le métier jusqu'à preuve du contraire est le même .Certains d'entre nous ayant à gérer tous les supports de leur fonds sans distinction, les autres étant des spécialistes.Mais nous avons tous les mêmes missions. Nous sommes tous préoccupés par l'avenir de nos collections et par le nötre du même fait. Nous sommes également tous convaincus que notre röle est d'apporter de la valeur ajoutée, d'être des médiateurs, des passeurs et non pas de nous focaliser seulement sur nos acquisitions.Nous avons tout intérêt par les temps qui courent à rester unis pour mener un combat qui est bien plus important que des querelles de chapelle, celui contre les éditeurs qui nous ignorent dans la course au numérique, contre les géants Amazon et Google qui vont nous enterrer si nous ne défendons pas .Peu importe le support c'est le contenu qui compte, celui que nous allons partager, disséminer.Juste une dernière remarque: de quel droit devrions nous décider de ce qu''il est essentiel de lire ou écouter? Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bouille Posté(e) le 28 mars 2013 Share Posté(e) le 28 mars 2013 Juste une dernière remarque: de quel droit devrions nous décider de ce qu''il est essentiel de lire ou écouter? Du droit de celui qui porte ses lunettes en demi-lune comme un titre de noblesse, planté derrière sa banque de prêt, camouflé par l'écran de son ordinateur et lisant la page des critiques littéraires de Télérama, bien sûr !! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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