fabula Posté(e) le 16 septembre 2013 Share Posté(e) le 16 septembre 2013 Dans ma commune, nous nous apprêtons à relancer les appels d'offres pour l'acquisition des livres (litt. adulte, litt. jeunesse et BD). Avez-vous des critères de sélection du libraire à me suggérer en dehors des traditionnels délais d'approvisionnement, le nombre de livres en stock (fonds / nouveauté), mise à dispo d'office, échange etc ? MERCI !!! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 16 septembre 2013 Share Posté(e) le 16 septembre 2013 De mémoire et en vrac, je te donne des trucs qu'on inclut toujours (mais je n'ai pas les coefficients en tête attribués à chaque critère, et c'est le plus important) : A part les fonds, le nombre d'employés dans la librairie, leurs diplômes professionnel (pour ne pas te retrouver accueilli par un stagiaire incompétent), la possibilité d'avoir un suivi et un accueil par une seule et même personne (pour la commande et le sur place, suivi facture, contact telephone), l'appartenance ou non à un groupe ou chaîne ou librairie indépendante, l'outil bibliographique utilisé (Electre) et la possibilité d'envoyer des commandes par ce biais, le nombre minimum de livres commandés pour être livré (y en a qui refusent en deça d'un certain nombre ou font payer le port), la fourniture gracieuse de catalogues d'éditeurs et certaines revues, l'aide au montage d'animations (constitution d'une thématique) ou de venues d'auteurs (faire l’intermédiaire entre nous et l'auteur, via la maison d'édition), la possibilité d'avoir des factures et BL classés par auteur, titre etc, a notre gré (si classement type unique, preciser) la possibilité d'avoir une place pour garer la voiture (ne rigole pas, c'est très utile en centre-ville). Au niveau des fonds nous demandons toujours si la librairie est spécialisée dans un domaine ou plusieurs, fonds à l'appui (ça peut être jeunesse ou adultes, mais aussi dans certains domaines comme une littérature étrangère, le livre pratique etc...c'est très utile ensuite pour dispatcher tes lots. On a eu comme ça la possibilité de créer un lot "livres-objets" ou livres hybrides chez une petite libraire qui s'était spécialisée la-dedans, alors que la libraire jeunesse était plutôt faiblarde la-dessus). Nous mentionnons toujours le montant de la remise, bien que ce soit devenu symbolique avec le prix public + le plafonnement, mais certains livres ne bénéficient pas toujours de la remise maximale (editions universitaires etc...) et vaut mieux le savoir : tous éditeurs de l'édition francophone base électre, ou exclusions à mentionner. Et enfin, la possibilité de consulter notre catalogue en ligne quand on est dans la boutique (donc, mise à dispo lors des visites, d'un ordi, très utile quand tu as un doute sur un bouquin). Nous ajoutons pour les livres adultes la possibilité d'obtenir les publications locales, associatives etc...dans le cadre du fonds régional ou local. Bon, je ne crois pas avoir oublié grand chose. Sauf l'ordre et les coefficients attribués à chaque critère.Les plus gros restent axés sur les délais et les fonds, évidemment. Le problème c'est que sur les délais, ils peuvent toujours promettre la lune. Donc toujours se faire préciser un delai minimum (pour au moins X% de la commande) et un délai maximum (pour le reste), sinon tu reçois 10 bouquins dans les délais et 150 un mois après. Ces cochons là te répondent alors que ta premiere livraison a bien eu lieu dans les délais etc...Et fais bien préciser : jour ouvrables ou jours ouvrés. Ah, encore un truc, et je te lâche la grappe, pour les non servis : manquants chez l'éditeur, épuisé, en reimpression. Toutes les autres formules (en attente de, en cours de, noté chez,...) sont bidons. A toi de les exclure dans les conditions du marché. Après les "pas paru" ou "a paraitre", c'est Electre qui fait la différence : si vous utilisez Electre comme base, vous partez du principe que vous avez le même arbitre et c'est OK (même si Electre n'est pas forcement toujours fiable sur ses à paraitre le, etc...). Sinon, il te répond ce qu'il veut, notamment pour les petits éditeurs de province mal diffusés ou distribués, aux quels il a eu la flemme d'envoyer un courrier et le règlement. Tu vois, au bout de plus de 30 ans de métier, je me fais toujours enfler sur les mêmes choses : les délais et les non-servis, alors je suis très chiant la-dessus. Voualà, tu mets tout ça dans le caddie (tu pèseras en caisse), tu coeffiçionnes sauce maison (eh oui, c'est là que tu peux tricher pour favoriser un libraire, tout le monde le sait et le fait, même si c'est interdit) et tu peux t'en resservir tous les ans. Salut Fabula Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
fabula Posté(e) le 16 septembre 2013 Auteur Share Posté(e) le 16 septembre 2013 oui, en effet : !! en tout cas, merci beaucoup Ferris, je m'y attèle très bientôt ! C'est vrai que c'est interdit de favoriser tel ou tel libraire, c'est d'ailleurs la raison d'être de ces appels d'offre mais bon en même temps, il me semble légitime pour une bibliothèque de préférer travailler avec un bon libraire indépendant, c'est aussi notre rôle de les soutenir. ça me désolerait de devoir travailler avec une Maison de la Presse comme ça aurait pu être le cas lors de la dernière consultation chez nous ! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 17 septembre 2013 Share Posté(e) le 17 septembre 2013 c'est aussi notre rôle de les soutenir. Si tu as des textes la-dessus, ça m’intéresserait beaucoup. Ou est-il dit que nous devons être des militants actifs et des soutiens financiers de la petite librairie "qui crève dans son coin, que c'est bien triste ma pauv" dame" ? Soutenir un bon libraire, oui. Mais comment le définis-tu ? Par le simple fait qu'il soit indépendant ? Moi, je le vois d'abord comme quelqu'un qui tient les délais et les prestations. Je fais du service public, avec les deniers de la population, pas du militantisme commercial. Soutenir un petit éditeur, oui, par la commande, et si ses livres sont bons. Un libraire indépendant des grandes chaines, oui, si ses prestations sont à la hauteur. Sinon, le fait d'être petit et indépendant n'est pas nécessairement un gage de qualité.De là à travailler avec un grossiste comme la SFL ou les Maisons de la Presse, il y a une marge, évidemment. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
fabula Posté(e) le 17 septembre 2013 Auteur Share Posté(e) le 17 septembre 2013 (modifié) Oui bien sûr tu as raison ! Nous avons d'ailleurs travaillé avec un libraire indépendant que nous avons rapidement abandonné non pas pour des questions de délais de livraison mais plutôt parce qu'il n'y avait aucun suivi des factures, des retours etc. Sans parler de militantisme, je trouve dommage de ne tenir compte que des délais : d'autant que je suis sure qu'ils sont à peu près les mêmes partout. Privilégier les libraires indépendants, non pas parce qu'ils crèvent dans leur coin et que c'est triste mais bien parce que le plus souvent ce sont des commerçants très impliqués, qui ne se contentent pas de vendre un produit, ils défendent la littérature dans sa diversité et leur engagement rejoint souvent celui des bibliothécaires. En tout cas de mon point de vue. Mon libraire a le goût de me faire partager les dernières pépites qu'il a lues. La dernière fois que je suis allée à la F**C, le vendeur en face de moi ne connaissait pas son rayon et n'avait pas grand chose à conseiller en dehors des sentiers battus (les meilleures ventes du moment). Bon, d'accord, je caricature, il y a de très bons libraires dans tous types de structures et de très mauvais dans les mêmes (librairies indépendantes ou pas), mais à compétence égale, il est évident que je n'hésite pas et je maintiens, je préfère travailler avec un libraire indépendant ! Du reste, le tarif unique du livre et le droit de prêt avec la remise plafonnée à 9% pour les bibliothèques, c'est quand même bien pour soutenir un réseau de librairies indépendantes, alors d'accord il n'y a pas de texte qui dit que les bibliothèques devraient privilégier tel ou tel libraire, mais il y a des mesures prises pour aller dans ce sens !!! "Choisir des livres dans la production pléthorique des éditeurs, ce qui correspond au projet du libraire, est l’essence même du métier. C’est définir son offre. Le cœur du métier consiste bien à créer une offre conçue, voulue et maîtrisée, diversifiée et de caractère, seule capable de lutter avec les grandes surfaces spécialisées ou alimentaires qui, elles, visent exclusivement à répondre à la demande de la clientèle de masse." propose de Michel Ollendorff pour un témoignage "que veut dire être libraire indépendant", sur le site de l'AILF (que je découvre à l'instant cherchant à argumenter !!!) : http://www.librairesfrancophones.org/temoignages-sur-le-metier/que-veut-dire-etre-libraire-independant-aujourd-hui.html en tout cas voilà, il se trouve que ce que recherche ce monsieur pour sa librairie, c'est aussi ce que je souhaite pour la bibliothèque : proposer une offre diversifiée, maîtrisée et de caractère ! Bon, évidemment, je propose aussi Musso & Cie, ce n'est pas non plus la "bibliothèque idéale selon la bibliothécaire" ! mais à côté, beaucoup de plaisir à faire découvrir même (surtout) en période de rentrée littéraire Laurence Vilaine (Le silence ne sera qu'un souvenir 2011) ou Linda Cirino (La coquetière), 1ère édition de 98 mais c'est sans importance. Ces rencontres littéraires c'est à mon libraire que je les dois ! Modifié le 17 septembre 2013 par fabula Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 17 septembre 2013 Share Posté(e) le 17 septembre 2013 Fabuleuse Fabula, que veux tu que je répondes à tant de lyrisme si fortement argumenté ? Chacun son vécu. Chez nous la "petite libraire indépendante et courageuse" a un gros problème : elle fait des choix très très exclusifs, trop à mon goût. C'est son droit et elle tient par là à se démarquer des grosses enseignes, ce qui est louable et commercialement payant car elle a fidélisé un certain public de cette façon. Sauf que moi, dans mon optique de service public, je ne peux pas me satisfaire de ses exclusions. Mon terroir, mes Martine et autres, je ne peux pas les trouver chez elle. Elle n'a pas un Belva Plain, pas un Danielle Steel, tu imagines ! Il faut donc que je les commande ailleurs, ce qui m'oblige à saucissonner mes marchés entre un "sur place de qualité" et "une commande pour le tout venant"; Impossible de placer ça dans un marché. En plus elle refuse de pratiquer l'office. Que veux-tu faire ? On la garde, pour des niches réduites, mais elle n'est pas dans les clous pour nous. Et effectivement pour la facturation et les délais, c'est le folklore, cette femme de haute culture considérant sans doute tout cela comme accessoire. Dailleurs la BDP a compris et est la première à l'avoir laissé tomber...pour se fournir chez un grossiste, c'est te dire...Je suis gestionnaire de service public, point-barre. Si j'ai du plaisir à discuter avec elle de littérature ou de contempler ses choix éclairés, mon public attend aussi (et majoritairement hélas) autre chose. Ceci dit, elle pourrait faire les deux. Mais elle manque de personnel et elle est butée comme une mule. C'est pour ça que je demande toujours les diplômes pro des personnels des librairies qui postulent et leur nombre. Pour ne pas se retrouver devant un jeunot qui ne connait que ses piles de best-sellers, comme tu le signales si justement. J'ai failli être vendeur en littérature générale dans mon jeune temps. Finalement le patron s'est méfié. Il a eu raison... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
fabula Posté(e) le 17 septembre 2013 Auteur Share Posté(e) le 17 septembre 2013 Ferris, as-tu remarqué ? j'ai corrigé (un peu tard, je vais faire attention) mes fautes d'orthographe ! Bref, oui, au vu de ton message, les libraires indépendants ne proposent pas tous une même qualité de service. Peut-être que si celle de ton village fait si peu d'effort c'est que ça ne l'intéresse pas de travailler pour la bibliothèque ? Un brin d'élitisme peut-être ? du style "non, moi, je ne vends pas Musso" ou Martine d'ailleurs. Remarque que mon libraire n'a pas non plus des rayonnages débordants de Belva Plain mais enfin à ma demande, il les commande et me les procure très rapidement ! Lors d'un appel d'offre, un grossiste situé à plus de 500km a répondu : je trouve ça hallucinant ! J'ai besoin d'aller sur place, de me laisser surprendre par des titres que les revues pro n'avaient pas relevés, ou me dire que finalement tel titre, que j'avais écarté, vaut la peine que je l'achète, parce que oui, l'avoir entre les mains, c'est pas pareil que de lire les avis des autres, critiques pro ou lecteurs sur les forums comme Babélio. Je crois que c'est Martine Bourre qui refuse désormais de se déplacer dans des bibliothèques qui ne favorisent pas la librairie locale (indépendante ou non mais du cru), je la comprends ! (c'est comme acheter des kiwis qui viennent de Nouvelle Zélande, enfin, je digresse !) Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
fabula Posté(e) le 17 septembre 2013 Auteur Share Posté(e) le 17 septembre 2013 Edito de Citrouille n°65 : http://actualitesalsj.blogspot.fr/2013/09/le-n65-de-citrouille-est-en-librairie.html?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 17 septembre 2013 Share Posté(e) le 17 septembre 2013 (modifié) Cette madame Bourre est une jusqu’au-boutiste. De diktat en diktat, on n'avancera pas. Et tu ne digresses pas : sans la Nouvelle-Zélande, pas de kiwis. C'est un choix. Le choix du locavore. En hiver tu boufferas des châtaignes de par chez toi. Que tu peux toucher, humer, cueillir toi-même, comme un bon livre. On est d'accord. Moi j'achèterai toujours quelques kiwis, de n'importe où. En plus. Parce qu'il faut ce qu'il faut. Pendant que j'écrivais quelqu'un m'a balancé une citrouille ! Du coup, je modifie en reprenant les termes majeurs de l'édito : "Mais si vous voulez continuer à y trouver notre revue, n'oubliez pas un détail : c'est aussi dans nos librairies qu'il vous faut acheter vos livres." C'est la guerre, du chantage.. Tout ça parce qu'ils se font bouffer par Amazon ! On n'achète pas sur Amazon de toutes façons dans les collectivités locale. Pourquoi on payerait la note ? Tu sais ce qu'on a perdu, pour faire plaisir aux petits libraires ? On a perdu des remises qui allaient jusqu'à 25% et plus ! On a plafonné, pour leur permettre de respirer, notamment dans les marchés publics, face aux "gros". Et ils constatent aujourd'hui qu'ils ne sont toujours pas gagnants. Trop de charges, et puis Amazon, et puis quoi encore ,? Tu sais que toutes les collectivités n'ont toujours pas comblé cette baisse de pouvoir d'achat ? Moi, si ! Modifié le 17 septembre 2013 par Ferris Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
fabula Posté(e) le 17 septembre 2013 Auteur Share Posté(e) le 17 septembre 2013 ok. Bon, pour les kiwis,on en produit aussi beaucoup en France, seulement pas à la même période qu'en Nouvelle Zélande, donc j'en mange tout l'hiver, mais au printemps je passe à autre chose. Je sais bien qu'on a perdu des remises à 25% (pour ma part, pas connu mieux que 20%) mais enfin ! Ça ne me choque absolument pas, le livre a un prix, on ne peut pas le brader sous prétexte que c'est pour une mission de service public ! Évidemment ça nous force nous bibliothécaires à revoir nos politiques d'acquisition, à faire des achats raisonnés. C'est parfois frustrant mais à la quantité on privilégie la qualité. enfin non, ce n'est pas ça non plus, on cherche à répondre de la manière la plus ajustée possible aux besoins de nos publics. Dans la Citrouille en question, j'ai lu il y a un moment déjà une anecdote racontée par un libraire. Il était dehors, face à sa nouvelle vitrine et là, il voit un passant prendre une photo avec son portable de la dite vitrine. Il s'en étonne (un peu flatté tout de même) et là, la personne lui explique qu'en fait elle photographie un des livres exposés pour se souvenir du titre et le commander via Internet ! Imagine la stupéfaction du libraire !! Donc, je suis d'accord, la phrase que tu as relevée dans l'édito peut s'apparenter à du chantage ; n'oublions pas tout de même que l'excellent travail proposé dans cette revue, ce ne sont pas les grossistes qui le font ! Citrouille, avec ses articles de fond sur des thématiques telles que le travail, l'engagement, le sport (etc) dans la littérature jeunesse reste vraiment une référence (pas la seule c'est vrai) ! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 17 septembre 2013 Share Posté(e) le 17 septembre 2013 C'est une excellente revue, c'est vrai. Et il me semble bien qu'effectivement, à une époque, la libraire en question nous la refilait gratos à chaque passage. Et que depuis, je crois bien qu'on a fait une croix dessus. Pas assez bons clients sans doute. C'est le jeu... "on cherche à répondre de la manière la plus ajustée possible aux besoins de nos publics." On est d'accord. Sauf qu'avec une phrase comme ça, on fait ce qu'on veut. Tu vois, ça, c'est une phrase de technocrate, ça passe bien, c'est bien tourné, très consensuel, ça se dit avec le sourire, tout le monde opine du bonnet autour de la table, ça fait professionnel, réfléchi, poire en deux, bon gestionnaire mais professionnel consciencieux, ménageant chèvre et chou. Bref, c'est monstrueux. Je passe ma vie à refuser ces phrases bien rondes, richement creuses d'un vide éblouissant, vacuités diplomatiques. Regarde le temps et les hésitations que tu as mises pour la sortir, après des formules, certes plus rudes, mais tellement plus vraies. C'est des phrases fabriquées exprès pour tomber d'accord sur n'importe quoi avec n'importe qui. Moi aussi, dans des réunions de tordus hypocrites, j'en sors des comme ça, pour calmer le jeu. On en a plein en nous, par imprégnation. On a bien appris notre leçon. On est vieux de chez vieux quand on n'est plus capables que de fabriquer du consensus huileux comme ça. Ce que j'aime chez toi, c'est que tu écris au fil de ta pensée. Alors gâches pas tout ! A part ça, l'anecdote photographique, est assez navrante, effectivement; Mais, tu sais, quand tu te retrouves en marché avec un libraire trop lointain pour y aller souvent, tu vas chez un autre, plus proche, pour voir le livre...et tu commandes à celui qui a le marché. Parce que tu es bien obligé. Je l'ai fait; Quelque part, c'est un peu la honte, c'est vrai...On est un peu prisonniers de nos lots, c'est pas toujours facile. C'était pire au temps des remises libres : tu choisissais ton bouquin chez ton bon libraire, avec sa petite réduc de rien du tout, et tu le commandais ensuite à la SFL à 25% de réduc... J'aime pas trop rentrer dans ces trucs commerciaux. On a déja assez de hontes cachées, tous autant qu'on est, on compromissionne, on arrange, on trichouille gentil, on fait semblant de discuter avec soi-même, histoire de gagner à chaque coup. Alors le petit commerce...ça fait trop ! On veut pas être responsable, en plus, de la chute du brave artisan etc, etc.. on nous/se culpabilise assez comme ça, non ? Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
fabula Posté(e) le 17 septembre 2013 Auteur Share Posté(e) le 17 septembre 2013 (modifié) et ben, pour le coup, j'en prends plein la citrouille ! Modifié le 17 septembre 2013 par fabula Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 17 septembre 2013 Share Posté(e) le 17 septembre 2013 Génial. A minuit pile, le carrosse se transforme en citrouille, si je me souviens bien... Mais ne prends pas ça pour toi. On est tous comme ça, je te dis. J'ai rebondi sur cette phrase, c'est tout. C'est un archétype. Tu ne les aimes pas plus que moi, ces constructions... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
fabula Posté(e) le 17 septembre 2013 Auteur Share Posté(e) le 17 septembre 2013 (modifié) modifié à 00h25 pour cause de s manquant à prendS ! c'est vrai, j'étais à bout d'arguments je crois !! Pourtant je n'en démords pas !!! s'il n'y avait pas de librairies indépendantes, on régresserait très vite : littérature uniformisée, plus une rentrée littéraire à 555 titres (je crois) mais 50 qui seraient tous tirés à 200 000 exemplaires... Je m'arrête là car au fond, je suis sûre (encore une fois) que nous sommes d'accord ! Modifié le 17 septembre 2013 par fabula Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 17 septembre 2013 Share Posté(e) le 17 septembre 2013 Bien sûr qu'on est d'accord ! Et encore on n'a encore rien vu. Avec les e-books, qui va décider des contenus ? Les fabricants de contenants : C'est monsieur Nokia et autres marchands. C'est déjà le cas au Japon : les fabricants ont constaté que lire sur son portable nécessitait des œuvres qui s'adaptent à ce petit format. Pas possible pour du Balzac. Résultat, ils fabriquent des histoires (et des mangas aussi bien sûr) qui sont bien adaptés à ce type de lecture. Et ça marche ! Bonne nuit Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
ecrilire Posté(e) le 20 septembre 2013 Share Posté(e) le 20 septembre 2013 Bien que travaillant moi en bibliothèque (avec un marché public pour 3000 € annuels !!!!!!!!! qui dit mieux ?) j'ai un mari qui a créé il y a une dizaine d'années une librairie indépendante, dans une petite ville voisine. Un seul concurrent à 30 km, ensuite il faut en faire 50 pour trouver une librairie (je ne parle pas de maisons de presse, ni de supermarchés). Et je te trouve très dur, Ferris, dans ton jugement sur l'attitude des dits libraires indépendants, qui font de leur mieux avec des marges riquiquites, des horaires de travail bien loin des 35h, et quand on travaille tout seul, pas de vacances (les éditeurs ne ferment jamais !). Et je suis bien placée pour confirmer qu'on gagne tout juste de quoi vivre en n'étant jamais sûr de ne pas devoir fermer dans les six mois. Ces libraires essaient de donner une âme à leur boutique, un vrai choix éditorial, et s'ils ne mettent pas en rayon la totalité de l'office (et quel office !) les m....... que l'on peut demander sont dans un carton dans la remise, et disponibles, hélas. Tout est commandable, mais tout n'est pas livré par les distributeurs, qui préfèrent parfois faire des piles dans des Cultura et autres supermarchés du livre, et oublier une livraison modeste. D'où des délais de livraison parfois ridicules, il faut bien le reconnaître. Et je ne parle pas des moutons à 5 pattes qu'on lui commande, inconnus de Dilicom, et pour lesquels il faut faire un vrai travail de détective, pour s'entendre dire, après une heure de recherches et de nombreux coups de fils, que cette maison préfère vendre directement aux particuliers (c'est vrai, quoi, un libraire va leur coûter des sous !). Bref, je peux vous renvoyer au bouquin 'Un libraire en colère", qui décrit plutôt bien la situation (que mon libraire à moi en colère aussi a PRETE à ses clients pour qu'ils comprennent la situation). Sinon, il a lui la chance d'avoir des clients qui vont faire des repérages à la F... et viennent ensuite lui acheter ou commander le livre qu'ils ont repéré, les clients lambda étant bien souvent plus militants que les professionnels, se souvenant de ce qu'il s'est passé pour les disquaires. Et pour ce qui est des e-books ... Voilà, désolée d'être un peu sortie du cadre point de vue bibliothécaire, mais c'est toujours utile de connaître un peu la vie de celui qui est en face Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 20 septembre 2013 Share Posté(e) le 20 septembre 2013 Je ne suis pas "dur" avec les petits libraires indépendants, qui, c'est vrai, font de vrais choix éditoriaux, et doivent les assumer ensuite commercialement. Je les trouve très intransigeants. Beaucoup s'en tirent en mettant un peu d'eau dans leur vin. Ou en adhérant à des groupements comme Initiales par exemple. Tu sais, j'ai vu les premiers fermer boutique fin des années 70 et je n'ai pas apprécié. Tristes souvenirs. Idem pour les disquaires, comme tu le signales. Mais ils se débattent dans un monde marchand qui a ses règles. Je ne suis pas un "client" au sens propre du terme, je gère l'argent public, pour des gens qui, majoritairement, n'ont pas les moyens d'acheter des livres de façon régulière, voire pas du tout. Je refuse de dévoyer ma fonction en devenant un soutien militant et financier systématique de ces personnes, qui doivent assumer leur choix. L'acheteur public doit aussi obéir à certaines règles, tu le sais. Ou alors c'est du copinage, il n'y a pas d'autre mot.Les libraires ont raison d'être en colère car l'état, en baissant les plafonnements et en maintenant le prix unique (qu'on a bien failli perdre), a fait croire qu'il leur permettait de hisser leurs prestations au même niveau que les gros (chaines ou grossistes), alors que la question des charges, personnels insuffisants etc...le remettait en dessous très vite. On les a trompés, c'est vrai.Mais je ne suis pas l'Etat. Juste un petit acheteur public en bout de chaîne. C'est tout. Je te remercie de m'avoir donné ton avis, c'est la valeur du dialogue. Mais rappelle-toi : notre principal ennemi, c'est nous-même. PS; Tu es en marché avec 3000 euros ? Avant c'était 4000 et on est remonté à 15 000 je crois. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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