Ferris Posté(e) le 16 septembre 2013 Share Posté(e) le 16 septembre 2013 La médiathèque Jean Cocteau de Saint-Seurin-sur-l'Isle (Aquitaine) a passé un accord avec La Poste pour livrer les documents au domicile de l’emprunteur.La médiathèque Jean Cocteau de Saint-Seurin-sur-l'Isle (Aquitaine) envisage de mettre en place un service de portage des documents à domicile par le biais de la Poste. Ce service se fera par le facteur avec remise contre signature.Livres, revues, BD, disques, vidéos: le choix des documents sera possible via le site Internet ou par téléphone. Autre avantage: le portage sera possible 6 jours sur 7, alors que la médiathèque est ouverte 4 jours sur 7.Le service sera effectif quand une dizaine de personnes se montreront intéressées. Elles devront remplir un formulaire à envoyer ou à remplir en ligne sur le site de la médiathèque.Ce service sera payant: 45 € pour 6 mois, plus le prix de la cotisation à la médiathèque (gratuite pour les Saint-Seurinois et payantes pour les extérieurs 15 €/an ou 8 € pour le second adulte de la famille, les minima sociaux sont exonérés). (source http://www.livreshebdo.fr/bibliotheques/actualites/une-mediatheque-s-associe-avec-la-poste-pour-porter-les-livres-a-domicile/10894.aspx ) Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
fabula Posté(e) le 16 septembre 2013 Share Posté(e) le 16 septembre 2013 Pour moi il y a une dimension sociale indissociable du portage à domicile qu'on ne retrouve pas ici, vraiment dommage mais sans doute la municipalité n'a-t-elle pas le choix (pas assez de personnel ?) ??? Les publics "empêchés" devraient aussi bénéficier de la médiation, de l'échange direct avec les bibliothécaires. Le portage à domicile, ne se réduit pas au dépôt de livres, c'est aussi souvent une façon de rompre l'isolement. Ici, les demandeurs se retrouveront face à leur ordi, encore faut-il qu'ils en aient un !! Chez nous, les gens qui ont recours au portage sont essentiellement des personnes âgées et généralement, elles ne connaissent pas l'informatique ; si on utilisait cette méthode, le public visé par le service (enfin service, 45€ quand même) se verrait donc interdire l'accès : ce serait un comble! Ceux qui auront recours au portage via la Poste pourraient tout aussi bien commander leurs livres via Amazon (j'exagère à peine). Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Marcel Posté(e) le 16 septembre 2013 Share Posté(e) le 16 septembre 2013 (modifié) Il y a 4 ans environ, la médiathèque de Levallois- Perret dans les Hauts de Seine avait mis en place un service similaire dénommé "recevoir à domicile " avec une filiale de la Poste . Il me semble que c'était à l'époque 5 euros par commande .Formulaire a remplir sur le site, livraison a domicile et paiement à réception de la facture. Le service n 'existe plus car il n'a pas trouvé une clientèle importante (une augmentation des frais de distribution avait été demandée par ailleurs par la filiale de la Poste, au regard de ce peu de demandes).La philosophie de ce service était de proposer les documents disponibles de la Médiathèque à tous les habitants qui n'avaient pas le temps de s'y rendre. Et donc il n'avait rien à voir avec le portage à domicile traditionnellement envisagé en bibliothèque .A suivre donc pour voir si St Seurin sur l'Isle aura plus de succès .... Modifié le 16 septembre 2013 par Marcel Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 17 septembre 2013 Auteur Share Posté(e) le 17 septembre 2013 D'accord avec vous deux sur les conclusions principales : 1)Le portage ne se limite plus nécessairement la dimension "sociale", notamment vis à vis des personnes âgées isolées, tel,que nous pouvons le connaître dans nos campagnes, en relation avec les CCAS en général. Dimension pratique seulement : la bib s'exporte, c'est tout. Et on élargit "l'empêchement" à toutes les populations, éloignées ou pressées.2) L'informatique devient incontournable, au risque de l'élargissement de la fracture numérique3) Les coûts, ici du partenariat public-privé, restent prohibitifs C'est un sujet intéressant car il fait partie des aspects qui constituent depuis longtemps une de nos nombreuses mythologies professionnelles, notamment vis à vis de notre rôle social. Nous tenons furieusement à rester "sociaux". Et gratuits. Et nous avons raison. Mais notre propre pragmatisme, allié à la technologie, nous dépasse et nous renvoie au delà de nos mythes. Le service aux handicapés veut élargir sa base, et du coup quitte la sphère sociale qui faisait sa raison d'être. A suivre, comme dit Marcel, le Sage de Cabourg... A Toulouse, on conserve la présentation plus classique du service aux empêchés : Portage a domicileVous habitez Toulouse, vous aimez lire mais vous ne pouvez définitivement plus vous déplacer ? Le service de portage domicile de la Bibliothèque de Toulouse est là pour vous !Contactez la Bibliothèque Nomade ou votre bibliothèque de quartier pour bénéficier de ce service. Un entretien téléphonique permettra d'abord de définir vos goûts et vos souhaits. Vous recevrez ensuite la visite à votre domicile d'un bibliothécaire toutes les 6 semaines pour un prêt de 12 documents. Que vous soyez âgé, malade ou handicapé, notre offre permettra de répondre à vos attentes : romans français et étrangers, romans historiques, sentimentaux, policiers, de terroir, biographies mais aussi livres documentaires d’histoire, de jardinage, de cuisine ou encore magazines, DVD... avec bien sûr des livres en gros caractères.Les conditions d'inscription sont les mêmes que dans les bibliothèques avec notamment la gratuité pour les plus de 65 ans et les bénéficiaires de l'Allocation adulte handicapé.http://www.bibliotheque.toulouse.fr/portage_domicile.html Mais qu'en est-il en général ? Le bilan établi sur cet aspect par un mémoire de l'ENSSIB en 2006 n'est pas franchement enthousiaste, http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/document-554 (basé sur les pratiques de Lyon), même si un rapport de stage fait l'apologie de la dimension sociale de la chose, comme l'indique Fabula, et recense ce service comme touchant près de 20% des villes (http://abracadabibliothesque.wordpress.com/2010/04/16/la-dimension-sociale-du-portage-a-domicile/ ) En tous cas le sujet est intéressant, et d'autres retours sur le sujet seraient les bienvenus. Symptôme de l'évolution de notre métier, nos mythologies revisitées, le coût réel des services, toutes visions nouvelles... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Anne Verneuil Posté(e) le 17 septembre 2013 Share Posté(e) le 17 septembre 2013 A Anzin, nous avions proposé il y a trois ans ce type de service (le même qu'à St. Seurin), avec une prise en charge totale de la ville envisagée. Nous avons eu... 0 demandes. Ce qui ne veut pas dire qu'on ne se reposera pas la question, mais manifestement, ce n'est pas là que nous sommes attendus. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 17 septembre 2013 Auteur Share Posté(e) le 17 septembre 2013 Ayant un peu visité le sujet j'en arrive à me dire que :1) les besoins les plus évidents sont ruraux et géographiquement dispersés2) les tentatives mises en place, avortées ou non, tiennent davantage aux villes, voire grandes villes3) le public-cible n'est plus le vieillard handicapé et isolé mais le tout public éloigné des centres ville Est-ce à dire que certains auraient préféré créer des services de ce genre plutôt que se lancer dans la création d'antennes ou d'annexes, voire de bibliobus urbains, solutions finalement plus coûteuses . Me trompe-je? Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Marcel Posté(e) le 17 septembre 2013 Share Posté(e) le 17 septembre 2013 (modifié) 3) le public-cible n'est plus le vieillard handicapé et isolé mais le tout public éloigné des centres ville Est-ce à dire que certains auraient préféré créer des services de ce genre plutôt que se lancer dans la création d'antennes ou d'annexes, voire de bibliobus urbains, solutions finalement plus coûteuses . Me trompe-je? Pour revenir à l'expérience de Levallois, le public cible n'était pas le public éloigné des centres ville mais bien toute la population,.A l'origine il s'agissait de rendre un service à domicile pour les personnes qui ne trouvaient pas le temps de venir à la Médiathèque , y compris celles qui habitaient dan la même rue, simplement parce que leurs emploi sdu temps ne correspondaient pas avec les horaires de la médiathèque.Cela a été défini et présenté dès le départ comme un service supplémentaire et innovant de la médiathèque au service de tous les habitants de la commune. Cela n'avait rien a voir aussi avec le fait de ne pas vouloir créer d'antennes ou d'annexes : à l'époque du lancement de ce service venait d'ouvrir un 3ème établissement sur le territoire de la commune ! Parmi les bibliothécaires beaucoup étaient septiques à l'idée de ce service payant style "Allo pizza" .... Cela dit au quotidien cla gestion était un peu atypique puisque les demandes pouvaient se faire soit par mail soit par téléphone, et la Médiathèque s'engageait à livrer dès le lendemain les documents, par coursier à velos (développement durable oblige). Il fallait donc que l'usager donne ses codes d'entrée dans l'immeuble et surtout qu'une personne soit présente dans l'appartement pour réceptionner le colis.En revanche, Le retour des documents devait se faire, par l'usager, via les boîtes de retour en façade des établissements Enfin pour les levalloisiens qui n'avaient jamais fréquentés la médiathèque c'était aussi un moyen de les inscrire (inscription gratuite) Modifié le 17 septembre 2013 par Marcel Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
fabula Posté(e) le 17 septembre 2013 Share Posté(e) le 17 septembre 2013 (modifié) Dans ma commune, nous avons mis en place le portage à domicile depuis un an. Le public cible n'était pas non plus "le vieillard âgé et handicapé" mais bien toutes les personnes dans l'impossibilité de se déplacer de façon provisoire ou définitive. N'empêche, seules des personnes très âgées nous ont contacté et sont demandeuses, soit 6 personnes (toutes des femmes d'ailleurs). Il faut préciser que nous sommes en milieu rural, une commune de 4 000 habitants. Le service se fait au prix de l'adhésion annuelle, soit 10€/an et ça fonctionne bien. Evidemment, si on avait eu 50 personnes à voir, ça n'aurait pas pu être possible dans ces conditions ! Nous avions d'abord pensé déléguer cette mission à des bénévoles mais finalement, une collègue était très intéressée et c'est bien comme ça, elle utilise un véhicule de la municipalité et consacre 1 vendredi après-midi par mois pour la "tournée" + le temps de préparation des livres à proposer et de ceux à classer au retour. Modifié le 17 septembre 2013 par fabula Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 17 septembre 2013 Auteur Share Posté(e) le 17 septembre 2013 (modifié) Difficile donc de se faire une idée précise du pourquoi et du comment. Tout dépend des conditions locales. Il n'empêche que la "dimension humaine" que citait Fabula (rompre l'isolement etc...) reste apparemment minoritaire dans les motivations, même si ce sont ces personnes qui semblent être les plus demandeuses. Et on arrive même à ce paradoxe, qui constitue peut-être le butoir du système : tant qu'il n'y a pas trop de demandes, on peut les satisfaire, mais si ça marche trop bien, on ne peut plus suivre. Pour Levallois, c'est effectivement atypique à souhait : coursiers à vélo, inscription gratuite à la clé, et boites de retour en fin de course. Nous, en milieu rural aussi, on contourne le problème pour l'instant en créant des partenariats systématiques avec les EHPAD (dépôts, animations sur place, accueil des valides en bib), mais le contact n'est évidemment pas le même et la finalité non plus, ces personnes en institutions n'étant pas isolées. Seule condition : une animatrice de l'EHPAD fait le relais. Gratuité dans le cadre d'une convention. On a tenté le coup avec l'Hopital local mais par définition le public n'y reste pas et des soucis financiers empêchent le suivi sur place par une personne dédiée. La définition du CSB pour les personnes empêchées est : « Une personne est dite "empêchée" lorsqu'elle est soumise à des contraintes, soit par un handicap, soit par une immobilisation dans un établissement, hôpital,maison de retraite, prison ou caserne." On est clairement dans le "hors les murs" et c'est intéressant de rattacher tout cela aux autres actions hors les murs que nous pratiquons, et qui semblent nous poser beaucoup moins de problèmes, bien que souvent chronophages également. Marcel, une vanne à deux balles que tu me pardonneras bien volontiers : si les "bibliothécaires étaient septiques", c'est peut-être qu'ils se faisaient une idée fosse de la question Modifié le 17 septembre 2013 par Ferris Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Messages recommandés
Rejoindre la conversation
Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.