Christelle Posté(e) le 13 janvier 2017 Share Posté(e) le 13 janvier 2017 Bonjour et très belle année à tous, Nous travaillons à la constitution des collections pour l'ouverture d'une nouvelle médiathèque (territoire 64000 habitants après fusion, 5000 lecteurs, réseau de 8 points lectures). En vue du désherbage de nos magasins actuels et des futures acquisitions, nous nous interrogeons sur la définition et le mode de traitement des fameux "classiques" en littérature. Évidemment cette question est très liée à l’état du fonds courant, aux éditions disponibles, aux publics, au numérique, à la poldoc (si elle existe), les budgets, la place, etc. Toutefois nous en appelons au collectif pour savoir si vous avez théorisé quelque chose de spécifique dans vos structures pour le traitement de ces fonds (et désolée si cela a déjà été abordé dans un autre sujet, je pourrai raccrocher ce message aux discussions en cours). Voici les quelques critères déterminés pour le moment : Raisonnement en termes d'auteur, d’œuvre et/ou de titre selon : Les auteurs aux programmes scolaires (les titres et/ou les œuvres complètes) Les chefs d’œuvres « subjectifs », Jules Vallès par exemple. Les « anciens » qui ont traversé le temps (Voltaire, Zola, etc.) : œuvres complètes Les classiques de genre par titres et non par œuvre (exemple : Le meilleur des mondes) Bref, j'ai bien conscience qu'il s'agit d'une vaste question et qui agite le monde des bibliothèques depuis la création mais nous sommes preneurs de vos expériences ... Je ne trouve pas beaucoup de documents récents en ligne sur la question. Merci pour votre aide, Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
B. Majour Posté(e) le 15 janvier 2017 Share Posté(e) le 15 janvier 2017 (modifié) Bonjour Christelle Pas une si vaste question que ça si on en croit : http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/774-evaluation-et-selection-de-romans-en-bibliotheque-discours-et-pratiques-d-acquisition-l-exemple-lyonnais.pdf à la p74-75 On conserve les classiques pour les scolaires et étudiants. Si on a de la place, on les conserve aussi pour d'éventuelles demandes ponctuelles. Et je confirme, on ne trouve pas grand chose sur le sujet. Sauf si on rebondit un peu. requête => bibliothèque "classiques en bibliothèque" ENSSIB t'amène sur les fiches ENSSIB http://www.enssib.fr/node/133459 ou http://www.enssib.fr/content/bonjour-actuellement-etudiante-en-dut-metiers-du-livre-et-du-patrimoine-et-stagiaire-dans (qui est plus pour la jeunesse, mais problématique identique) On y lit ceci : "Pour finir, la revue "Lecture jeune", éditée par l'association Lecture Jeunesse, aborde dans chacun de ses numéros des thèmes associés aux problématiques des bibliothèques pour la jeunesse. A titre d'exemple, dans le numéro 129 (mars 2009), on peut lire "Gérer et valoriser un fonds de classiques en bibliothèque"." => Valoriser un fonds de "classiques en bibliothèque". Ce qui pose ta question autrement. Pourquoi juste conserver alors qu'il faudrait valoriser, pour mieux savoir quoi conserver ? Relancer la rechercher avec "valoriser un fonds de classiques en bibliothèque" t'amènera sur d'autres pistes. BD, expo, animations. Je ne parle même pas de l'idée de posséder un fonds de classiques sur support virtuel, ou de savoir où les retrouver. En exploitant : => Gérer un fonds classiques en bibliothèque on revient à la maison www.agorabib.fr/topic/2077-d%C3%A9sherber-un-secteur-jeunesse-r%C3%A8gles-et-outils/ Par exemple. Le champ des recherches peut aussi s'étendre à "pour quel public les classiques ?", ce qui déterminera ta conservation. On le retrouve dans vos 4 points. Bernard Modifié le 15 janvier 2017 par B. Majour Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 15 janvier 2017 Share Posté(e) le 15 janvier 2017 (modifié) Les réponses ENSSIB nous renvoient finalement à la logique du désherbage en inversant le propos : avant de savoir ce que l'on désherbe ou conserve, il faut savoir ce qu'on acquiert...ou pas. Et c'est tout un autre débat. Aucune règle n'existe pour la conservation des classiques en général, exceptées des conditions locales comme la demande des publics et les statistiques de sorties annuelles Donc, si on suit les manuels de désherbage, tout livre qui a plus de 10 ans, dont le dernier prêt remonte à plus de 3 ans, ou qui possède un ou plusieurs facteurs IOUPI est candidat à l’élimination. Et paf. C'est aussi clair que c'est idiot. Spécifiquement pour les romans, c'est encore plus clair : Éliminer tout ouvrage non prêté depuis 5 ans sauf classiques et valeurs sûres. Éliminer les cycles à tomaison lacunaire impossible ou difficile à combler. Éliminer les romans d’auteurs mineurs qui ont plus de 20 ans. Éviter les anciennes éditions de romans en poche, datant de 20 ans, sous prétexte que les collégiens et lycéens les étudient ! Eliminer les « Sélections du Reader’digest ». Éliminer les romans peu attractifs : pas de 4ème de couverture, pas de résumé, pas de présentation de l’auteur. Conserver les auteurs locaux, même peu connus ou d’une qualité littéraire moyenne. (http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/61098-desherbage.pdf ) Donc en gros, plus de 20 ans et subjectivement nuls + pas de sorties sur 5 ans = poubelle (ou réserve). On appreciera l'expression "sous prétexte que les collégiens et lycéens les étudient ". Ah oui, c'est vrai que nous ne sommes pas là pour palllier les carences de l'Education Nationale et de ses pauvres CDI, disait un imbécile que j'ai bien connu. La réponse est donc dans les conditions locales et l'analyse de la demande. Et le respect des publics. Ce n'est pas Zola qu'il faut respecter, c'est les gens qui le lisent. Et quand Gallica aura fini son boulot, ce sont des questions qui deviendront aussi obsolètes que certains fonds... Modifié le 15 janvier 2017 par Ferris Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Christelle Posté(e) le 18 janvier 2017 Auteur Share Posté(e) le 18 janvier 2017 Bonjour et merci pour ces réponses précises, La problématique soulevée autour de la nécessaire valorisation de ces fonds est assez centrale effectivement. Il me semble que la bibliothèque doit pouvoir proposer autre chose que les meilleures ventes Fnac de la rentrée des classes. Je suis aussi convaincue que les erreurs de diagnostique seront corrigées au fil de l'eau et grâce aux suggestions d'achat. Pour ce qui est de l'application du "tout livre qui a plus de 10 ans, dont le dernier prêt remonte à plus de 3 ans, ou qui possède un ou plusieurs facteurs IOUPI est candidat à l’élimination" je trouve qu'il faut garder en tête que les titres sont des "classiques" et en magasin ce qui rend les statistiques peu significatives ? Nous travaillons sur liste informatique pour le moment, le passage en magasin constituera "l'épreuve du réel" et nous enlèvera quelques scrupules je pense Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 18 janvier 2017 Share Posté(e) le 18 janvier 2017 (modifié) Oui. Quand je dis que ce n'est pas Zola qui est respectable en soi (pourquoi? parce qu'il est dans le Lagarde et Michard ?) et que c'est donc son lecteur qu'il faut respecter, cela veut dire qu'il il ne faut pas oublier que le lecteur s'exprime par sa demande, pas autrement. Et que c'est cela qu'il nous faut respecter. Cela induit automatiquement le fait qu'en bibliothèque, On basera sa définition du "classique" sur une statistique de demandes effectuées sur X années. Donc, si tu as la possibilité de conserver tous tes "classiques" en réserve ou ce que tu appelles "en magasin" ,donc théoriquement disponibles (mais plus en accès direct, c'est toujours le hic...) c'est la meilleure solution. Après il y a la définition de ce qu'est un "classique" de façon intrinsèque, c'est à dire en dehors de toute demande connue. Alors effectivement on peut prendre tous les auteurs des manuels scolaires, mais on va un peu stagner au niveau purement français. Il faudra donc élargir aux classiques étrangers, puis aux policiers (moi j'ai l'intégrale Simenon, soit 1.20m de linéaire. Ils sont à présent en réserve), à la SF, et aux "classiques plus contemporains". Un auteur classique n'est pas seulement un auteur mort. Il y en a même qui écrivent encore (D'Ormesson, tu le mets ou ?). Si tu prends Romain Gary par exemple, tu peux le mettre en classiques contemporains. De toutes façons son niveau de sorties sera plus faible que Rousseau. Donc, statistiquement, il peut dégager. Sauf que c'est Romain Gary... Faire attention aussi au fait qu'un niveau de sortie s'applique à une oeuvre, pas à l'intégralité de l'oeuvre de l'auteur. L'Etranger de Camus peut être laissé en rayons, il sortira suffisamment pour justifier sa place en linéaire. Par contre son "Caligula" est imbuvable et tombé en désuétude, il peut aller en réserve. Garder tout Camus parce que c'est "au programme" est aussi idiot que de mettre tout Camus en réserve. Idem pour les auteurs qui furent "à la mode" et ont acquis le statut de "classique", mais qui ont dégringolé. Par exemple l'oeuvre littéraire de Sartre. Il y a trente cinq ans, quand j'ai commencé ce boulot, j'avais quasiment tout Sartre en rayons. Aujourd'hui..tout est en réserve à part les Mots et Huis clos, statistiquement demandés par les élèves de terminale. Une des définitions du classique c'est que l'ouvrage doit subir l'épreuve du temps, et rester attractif. Modifié le 18 janvier 2017 par Ferris Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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