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Projet de service


Nanon bib

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Bonjour,

Je travaille dans un réseau de 10 bibliothèques : 4 bibliothèques situées en milieu urbain tenues par des bibliothécaires et 6 bibliothèques "rurales" animées par des bénévoles et parfois un salarié présent quelques heures dans la semaine.

Nous avons le même SIGB, une navette qui transporte les documents d’une bibliothèque à une autre, une carte unique,  un programme des animations et un portail en commun.

A la rentrée de septembre, nous allons travailler sur un projet de service et j'aimerais avoir le retour d'expérience d'autres réseaux et si possible avoir des exemples de politiques documentaires (j'ai déjà celle de Plaine Commune), de charte de coopération collectivité / bénévole et de conventions commune / communauté de communes. (Actuellement, nous fonctionnons ainsi : chaque année, la communauté urbaine verse une subvention d'équilibre aux communes pour compenser les dépenses de fonctionnement liées à la bibliothèque.)

Merci de votre aide !

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Merci Ferris pour ta réponse très complète.

Actuellement, chaque bibliothèque est autonome dans la gestion de son budget et de ses acquisitions. Je suis d'accord avec toi, je ne souhaite pas du tout qu'il y ait une centralisation des acquisitions. Ça serait très mal vécu par les équipes. Cependant, il faudrait qu'on arrive à une certaine mutualisation des moyens et à plus de cohérence.

Le fonctionnement actuel n'est pas satisfaisant. Par exemple :

- Plusieurs bibliothèques débutent la même série de BD (voire même manga).

- Le Goncourt, les Musso, Levy etc. sont achetés par les 10 bibliothèques. Est-ce vraiment utile ? Plus embêtant, toutes les bibliothèques du réseau font leurs acquisitions à librairie locale (ce qui est très bien) mais, du coup, tout le monde achète les coups de cœur des libraires donc les mêmes livres.

- "Mes petites mamies" J se retrouvent à la librairie 2-3 fois par an et font un peu leur marché sans réellement avoir réfléchi, en amont, sur ce qu’elles devaient acheter pour leur public. (Certaines vont même jusqu'à acheter le v.12 d'une série qu'elles n'ont pas dans leur bibliothèque)

Je me disais qu'on pourrait essayer de fonctionner avec des offices. On se réunit pour savoir qui prend quoi dans tel domaine (roman, doc, etc.) mais je pense que c'est contraignant et j'ai peur que les acquéreurs se fatiguent à longue. Nous avons essayé de mettre ça en place avec quelques bibliothèques pour les BD et, au final, tout le monde aime les mêmes BD et les veut pour sa bibliothèque.

Je vais explorer les différents liens que tu m'as envoyés. J'espère avoir un petit déclic parce que là je suis un peu perdue....

 

 

 

 

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Bonjour Ferris,

Je me rends compte que je n'ai précisé ma fonction. En fait, je suis "coordinatrice des collections" sur le réseau. Je ne suis rattachée à aucune bibliothèque, bien que je sois amenée à faire du service public dans les trois bibliothèques de la ville centre. Nous sommes 4 à faire partie de l'équipe : j'ai une collègue qui est chargée du SIGB et du portail, une autre collègue qui coordonne les animations et 2 collègues qui s'occupent de la navette.

 

Nous avons mis en place des fonds tournants avec certaines bibliothèques : DVD, BD adultes et grands caractères. Mais chez nous, quand un nouveau tome sort, il va dans la bibliothèque qui "accueille" la série.

Nous avons également une bibliothèque de notre réseau qui ne bénéficie plus de prêts de collections de la part de sa BDP car elle dépend d'un autre département qui a choisi de se désengager. L'équipe vient 1 fois par an à la centrale choisir des livres dans différents domaines pour compléter ses collections. C'est très lourd au niveau manutention.

Mais effectivement, le prêt de collections se transforme trop souvent en prêt de livres qui sortent peu.

 

En ce qui concerne les nouveautés, elles ne sont pas réservables pendant 3 mois (sauf CD et DVD) car on s'est aperçu que les lecteurs de la centrale, plus nombreux et plus habitués à faire des réservations, aspiraient toutes les nouveautés du réseau et les petites bibliothèques se retrouvaient complètement déposséder de leurs acquisitions.

 

Dans l'état actuel de la convention : le personnel et les collections restent attachés à la commune sauf pour la ville centre où les 2 dépendent de la communauté urbaine.

Je pense que la plus part des équipes de bénévoles vivraient mal le fait que je les accompagne en librairie. Ça serait vécu comme une ingérence dans leur fonctionnement.

Par ailleurs, je ne sais pas du tout ce que donnerait le fonctionnement avec des fonds flottants chez nous mais j'y ai déjà songé ne serait-ce que pour diminuer le volume de caisses transportées par la navette. Nous ne remplissons malheureusement pas tous les critères:

"Conditions techniques à privilégier :

— acquisitions coordonnées et partagées. On en est loin :-)

— tâches bibliothéconomiques identiques (catalogage, indexation uniformisée…) : chaque médiathèque doit fonctionner de la même façon. Nous sommes en train de finaliser un plan de classement commun (tout le monde aura les mêmes cotes. J'ai une bibliothèque qui fait de résistance et c'est là qu'on voit les limites de l'équipe réseau. Nous n'avons pas de pouvoir décisionnel. Juste un rôle d'accompagnement et de conseil. Pour le catalogage, les bénévoles et les salariés non bibliothécaires téléchargent les notices de la BNF. Je me charge de corriger les « grosses erreurs » quand j’ai 5 minutes au public.

— fonctionnement identique entre les différentes structures (gratuité, harmonisation des conditions de prêt, règlement intérieur commun…). L'abonnement n'est malheureusement pas gratuit, par contre, notre règlement est commun.

— mise en place d’une navette qui tourne sur les différents sites de manière régulière. Oui

— SIGB adapté à ce type de fonctionnement. Je ne sais pas du tout, il faudrait voir avec C3rb

— il est également intéressant que le personnel tourne de manière hebdomadaire sur l’ensemble du réseau (ainsi, les usagers peuvent obtenir leur document réservé plus rapidement et le personnel s’inscrit vraiment dans l’idée de travail en réseau). A noter, que le travail en équipe est essentiel." Nous ne tournons pas sur tout le réseau. Ça pourrait être effectivement une bonne chose mais de manière très ponctuelle. Pour ne pas être rattachée à une section ni à une bibliothèque particulière, c'est parfois pas facile à vivre d'être ballotée d'un lieu à un autre en fonction des besoins. Même si, je reconnais, que ça permet une vue d'ensemble indispensable.

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  • 3 weeks later...

Bonjour à tous,

fraichement arrivée sur une nouvelle mission de coordination d'un réseau intercommunal en devenir, j'ai lu avec attention vos post. La compétence sur notre territoire a été prise en janvier 2017 et tout est à construire. Territoire très rural : 2 "grosses bib" dans des communes de 3000 habitants, les 10 autres s'organisent autour de 6 communes de 1000  hab et 5 de 400 habitants.La compétence (partielle) comprends :la mise en place d'une carte unique pour les lecteurs, la circulation des documents  au moyen d'une navette régulière, SIGB commun (C3RB), budget commun ET acquisition mutualisée!!. je me heurte au vue de mes premières visites à de grandes réticences à la mise en réseau et à la simple ébauche d'un travail en commun, les équipes en grandes majorité composées de bénévoles se sentent complétement dépossédées du travail quotidien fourni dans leur bibliothèque. Il est vrai que le passif joue contre cette mise en réseau car cette compétence n'a pas été vraiment concertée avec les équipes, elle a été perçu comme arrivée un peu "d'en haut".et j'ai aussi le sentiment d'un "esprit clocher" assez fort. Donc comme je le disais tout est à faire et à reprendre et je me posais la question de la nécessité rapide de formaliser un projet de service afin d'éclaircir pour tout le monde les rôles de chacun et d'un charte du bénévole intercommunal? j'aurai aimé aussi rassurer les équipes sur ces questions de propositions de nouveautés mais j'ai trouvé déjà quelques réponses dans vos posts;
Merci d'avance pour vos suggestions...

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Bonjour RLP

 

Waow !

"Très rural", "dépossédées de leur travail", "arrivée d'en haut", "esprit de clocher" assez fort, "nécessité rapide".

Eh va donc citadine ! :o))

 

On ne dit pas "esprit de clocher fort" en milieu rural, on dit "esprit territorial fort".

Parce que oui, en milieu rural, nous sommes attachés à notre territoire.

Et oui aussi, ça vient "d'en haut" comme une coordinatrice parachutée sur le territoire (par des élus), qui parle budget commun et acquisition mutualisée… que tout le monde comprend par : j'aurais les cordons de la bourse et c'est moi, et uniquement moi, qui vais choisir ce qui vous conviendra à l'avenir. C'est bien une dépossession massive.

 

Tu penses si les bénévoles vont t'accueillir les bras ouverts.

 

Ce serait pareil pour moi, agent.

Mais je serais plus franc du collier.

Je te proposerai un café et quelques petits gâteaux, et je te demanderai :

- et tu vois ça comment ?

- et tu penses acquérir la connaissance des publics de chaque commune comment ?

- une charte du bénévole intercommunal, tu feras quoi s'ils s'en servent comme papier Q ? (ok, s'ils/elles ne veulent pas la signer ce qui revient au même). Vouloir leur faire signer un document = on n'a pas confiance en eux. Tu y as pensé ?

 

Et surtout, surtout :

- raconte-moi ce que ça va vraiment leur apporter dans leur travail quotidien.

- quels avantages ?

- dans un beau powerpoint ?

 

Parce que les désavantages, ils sont déjà là, explosifs. Ils sautent aux yeux et piquent sévère.

Logiciel commun à tout le monde = obligation de se former, pour tout le monde, à un nouveau logiciel. Celui des grosses villes. Tout le monde n'en est pas capable… sans une aide sérieuse.

+ Recotation obligatoire, re-informatisation si échec des récupérations des notices.

Budget commun, et mutualisation = inquiétude sur la répartition. Tout pour les grosses villes ? Et comme d'habitude les petites structures se partageront éventuellement les miettes. Et des miettes inadaptées. Avarie connue mon capitaine ! (cf. la réponse de Ferris)

 

Alors oui, tu vas devoir monter un projet de service, mais comme sur un vrai réseau.

En concertation avec tout le monde. C'est-à-dire en prenant le temps d'écouter et de voir fonctionner les équipes.

 

Pas en venant avec des gros sabots citadins qui imposent, vite, à tour de bras, sauf si tu aimes les conflits et les bras de fer.  

En rural, on prend son temps, parce qu'on construit durable.

Former les bénévoles à un nouveau logiciel, ça prend dans les six mois un an pour qu'ils soient pleinement opérationnels.

Rassurer les bénévoles en leur disant qu'elles recevront 90 % de leur budget actuel et que 10 % seront destinés à une acquisition pour un fonds  commun, c'est une donnée tolérable. (et évolutive au cours des années +10 % par an pour le fonds commun). C'est une transformation en douceur, que l'on peut adapter au cas par cas, le temps que les équipes des structures apprennent à travailler ensemble. Ce qui ne se fera pas du jour au lendemain.

 

C'est un projet sur 4 à 5 ans, minimum.

 

Et le premier conseil que je pourrais te donner, c'est de remercier les équipes pour leur travail.

En ayant des exemples concrets à fournir de ce qui marche, de ce qui est appréciable dans leur structure.

 

Ce serait bien, aussi, que tu aies une vision à 5 ans du réseau. De la façon dont tu envisages les relations entre bibliothèques, en montrant les avantages de chaque action (au moins ça prouvera que tu y as réfléchi en profondeur), et de ce que le réseau va devenir. Au bénéfice du lecteur, certes, mais surtout des équipes ! (on ne parle pas aux lecteurs, là, on parle aux équipes)

Toujours en précisant que ça ne se fera pas en un jour, et que "nous procéderons par étape".

 

Tout ça va t'obliger à rechercher les forces de ton réseau, à les analyser, à voir si on peut en faire profiter les autres structures. Les faiblesses apparaîtront d'elles-mêmes.

 

Parce que pour l'instant, tu leur as surtout montré les désavantages du projet.

Tu veux en rajouter un autre avec une charte du bibliothécaire intercommunal. Qui leur montrera bien toute la confiance que tu leur accordes.

En tant que bénévole, je n'ai jamais rien signé. Parce que le bénévolat c'est un engagement et donc une question de confiance et de parole donnée.

Que le/ la présidente de l'association signe une telle charte, peut-être, pour montrer l'engagement officiel de l'association, mais les bénévoles individuellement… c'est aller au-devant d'un refus en masse. Une de mes bénévoles m'a dit, texto, "signer un tel document serait renoncer à ma liberté".

 

Par contre faire signer une convention/charte du bénévole intercommunal, en mairie par le/la présidente d'association et le maire, c'est montrer l'importance de l'équipe bénévoles dans la vie de la commune. Et ça passera encore mieux avec une photo à la clef dans les journaux. Mais chut, je n'ai rien dit.

 

Sauf que c'est toute la différence entre un fonctionnaire con et procédurier, qui n'a pas confiance dans les bénévoles, et celui qui sait les remercier et les mettre en valeur.

 

Il y a façon et façon "d'éclaircir le rôle de chacun" (j'adore cette terminologie qui impose), parce que les bénévoles n'ont pas attendu les professionnels pour définir leur rôle auprès de la population. Ils savent depuis longtemps pourquoi ils sont là : pour rendre service, sur leur temps personnel. Sans attendre aucun remerciement.

 

Ni de la part des élus, ni de la part des lecteurs, et encore moins des professionnels (amenés pourtant à travailler avec eux).

 

Alors si tu veux vraiment construire un réseau, il va falloir que tu changes ton approche, et que tu quittes certaines terminologies. Parce qu'à l'esprit de clocher, le bénévole te retournera l'étroitesse d'esprit du fonctionnaire qui veut tout imposer et régenter.  Or, un réseau, c'est une construction commune.

 

Ce qui veut dire partager une vision commune. Et pour ça il faut demander à tout le monde comment il voit ce projet, comment ce serait le top pour chacun. Au moins tu sauras à quoi chacun est prêt à s'engager, ce qui te permettra d'ajuster les premiers pas de cette construction…à long terme.

  Bernard

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"une certaine méfiance instinctive pour tout ce qui vient d'ailleurs"

 

C'est clair !

Et ici fortement justifié, non ?

 

"Tu es porteuse d'un projet difficile à faire passer en général, et particulièrement en milieu rural. Ce projet nécessite de toutes façons, pour tout le monde, une remise en cause des habitudes, des pratiques et des façons de penser la territorialité, justement."

 

Exact, très difficile, avec beaucoup à gérer d'un coup.

Les élus ne font que signer un bout de papier, en espérant secrètement faire des économies comme pour la ramassage des ordures… et au coordinateur de se débrouiller avec tout le reste.

 

"Un peu de diplomatie est indispensable"

J'ai pas lu "esprit de clocher fort" ?

Ah si, donc qui s'accompagne souvent de "fortes personnalités".

 

"(90%, ce qui revient à ne rien faire)"

Faux, tu prépares une habitude, et la certitude que dans dix ans, tout sera transféré au réseau.

Le premier pas, c'est de ne pas déposséder les structures de leurs budgets sauf si tu veux obtenir ça

 

"J'ai une bibliothèque qui fait de résistance et c'est là qu'on voit les limites de l'équipe réseau. Nous n'avons pas de pouvoir décisionnel. Juste un rôle d'accompagnement et de conseil."

 

En particulier lorsqu'il s'agit d'installer un très gros chantier comme la mise en commun d'un même logiciel + navette et autres services d'échanges.

 

Je ne te raconte même pas s'il s'agit d'informatiser une structure qui ne l'est pas. Et là, qui va s'y coller ?

 

Sans compter qu'une bonne acquisition, c'est aussi un bon pilonnage en amont… et si ce sont vraiment des mamies pas très efficaces,  comme tu le supposes Ferris (j'étais bénévole à 29 ans), ce n'est jamais que 10 structures à inventorier et à "aider", et surtout convaincre qu'il faut pilonner. Vu l'ambiance fortes personnalités et clochers, franchement, je souhaite bien du plaisir à qui va s'en occuper sans lâcher du lest.

 

Dans un tel projet, vouloir tout mener de front, c'est courir droit à l'échec.

 

Alors oui, la première année, je ne toucherais pas trop au budget des structures avant d'avoir réalisé tout l'inventaire de ce qu'il faudra pilonner,  acquérir ou faire tourner. Sauf à vouloir y passer week-ends, soirées et vacances.

 

Parce que, comme tu l'as dit, il va s'agir de créer une dynamique d'équipe et de collection.

 

Ou alors d'avoir cette version

"Chez moi ils ont choisi le centralisme à outrance et la dépendance totale. Je suis donc sorti du jeu..."

 

Tu es pourtant un professionnel.

Pas que les bénévoles pour entrer en résistance. :wink:

 

Par contre, qui va-t-on tenir responsable du moindre échec, ou de l'abandon d'une équipe de bénévoles + fermeture de la structure communale. Je te le laisse en 1000.

 

 

Bref, si on veut une adhésion, plutôt qu'un rassemblement contre le coordinateur, il faut que les idées viennent des structures elles-mêmes. On ne refuse pas une idée qui vient de sa structure ou de soi, et de ce fait on a préparé les gens au changement. On a rendu les gens acteurs de ce changement. C'est un début nécessaire pour créer une vraie dynamique de réseau.

 

Sauf si on aime les conflits, bien sûr. Chacun son plaisir.

 

Est-ce qu'il faut être diplomate ?

Certes, mais pas que. Là, il faut être pleinement médiateur du projet. Dans le plein sens du terme : il va falloir le vendre ce projet et obtenir l'adhésion du réseau.

 

Coordinateur, ce n'est pas du tout un poste facile.

Savoir gérer un projet, ça s'apprend aussi. En DUT métiers du livre, je ne sais pas, mais en informatique, je sais qu'on commence toujours par l'analyse de l'existant avant de toucher à quoi que ce soit. Parce que heurter de front les gens, ou même les programmes informatiques ou les machines, c'est rendre impossible ou très  très chaotique, toute la suite du projet, pendant des mois et des mois.

 

Mauvaise analyse du terrain = mauvaise solution.

Mauvaise analyse du terrain = mauvaise planification du projet, et retards, et dysfonctionnements à répétition.

 

J'ai connu.

Et pas que les bénévoles pour avoir peur de ne plus servir à rien, ou juste de caisse enregistreuse.

Si on ne peut pas participer, ni apporter sa touche, une grosse partie de l'intérêt à travailler/bénévoler s'envole.

Ça fait partie des dysfonctionnements d'un réseau mal pensé à l'origine, faute d'avoir pris le temps nécessaire au départ pour comprendre comment ça marche et comment on peut modifier les choses par la suite.

 

Mais bon, chacun doit apprendre cette leçon à sa manière. :clover:

  Bernard

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Ah oui, je rajoute qu'au temps médiéval on n'a pas de pétoire, mais un tromblon, une espingole ou un mousqueton.

Et précise que je n'ai pas peur de passer en communauté de communes. Il y aura des avantages et des inconvénients, et une aventure intéressante si on forme un véritable réseau où tout ne vient pas d'en haut sans aucune concertation, ni réflexion d'équipe.

La réflexion d'équipe, ça me botte pas mal !

  Bernard

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"Dix ans :blink: ?"

 

Tu connais la technique du pied dans la porte ?

Vu l’opposition et le sentiment de dépossession actuel, il va falloir y aller mollo pour amorcer la pompe. Parce qu’il s’agit d’une pompe.

Quand les équipes de bénévoles commenceront à se rencontrer, à travailler ensemble, à en voir les avantages, tout le reste va venir, bien plus vite que 10 ans. Les 10 ans, c’est la limite la plus extrême, qui mise aussi sur le départ à la retraite d’une partie des vieilles mamies récalcitrantes.

 

Mais on a un point de résistance à franchir.

Les 10 % de la première année, c’est le pied dans la porte. (En attendant de mener à bien les autres projets, le temps de trouver des volontaires pour bosser ensemble entre des équipes qui ne se sont sans doute jamais rencontrées ou presque.)

 

Parce, tu l’as déjà noté :

« Cela dépend aussi des personnels disponibles, du suivi des élus (s'ils font de la coupe budgétaire massive deux ans après, tu peux jeter ton projet de service à la poubelle) et de l'aide effective de la Bdp, surtout pour l'informatisation et la formation des bénévoles, où son rôle est primordial, voire pilote. »

 

Personnels disponibles dans le cas de RLP : 2 "grosses bib" de 3000 habitants. Autant dire max deux-trois adjoints du patrimoine, qui devront continuer à assurer leur service.

Alors le personnel disponible, j’ai bien l’impression que ce sera la coordinatrice du réseau en solo. :wink:

 

Quand tu prends un château d'assaut, tu n'envoies pas tes hommes un par un, tout le monde y va en même temps. Sinon ça va durer cent ans ton affaire :hyper:

 

Encore faut-il avoir une troupe. :tongue:

L’essentiel du réseau étant bénévoles, il va bien falloir convaincre cette troupe de suivre.

 

Surtout si on veut les envoyer en formation.

Et c’est cette levée de troupes et de motivation qui paraît préoccupante ici.

 

Enfin, d’après ce que tu décris de ton expérience.

« Sans validation par la BDP, le projet n’a pas raison à démarrer. »

 

Là, c’est clair sur ce que l’on doit envisager en premier lieu : sécuriser le budget et l’aide BDP. Pas que les bénévoles à convaincre du projet en premier lieu, mais sûr que la motivation des bénévoles et leur engagement dans ce projet va peser lourd dans la suite.

Donc vouloir leur sucrer leur budget, n'est pas la meilleure tactique pour commencer.

 

En particulier si on veut que les gens travaillent ensemble de manière incitative et participative.

 

Et là, il y a un point essentiel à ne pas louper dans l'analyse de l'existant :

- pourquoi les bénévoles sont-elles là ? Pourquoi participent-elles au service bibliothèque ?

Si tu ne sais pas ce "pourquoi ?", ton réseau va complètement exploser si tu utilises la pelleteuse à uniformiser.

Parce que les empêcher d'acquérir, c'est aussi enlever une partie de ce qui fait plaisir à certaines. (et à combien de professionnels !)

De plus, on a une meilleure médiation quand on acquiert, parce qu'on sait pourquoi on acquiert.

Par contre, si c'est pour transformer les bénévoles en robots de prêts, autant installer des automates. Les automates, tu n'as pas besoin de les former. Ils sont dociles, obéissants, et ils peuvent fonctionner 24/24 s'il s'agit d'ouvrir plus. Et si on change de logiciel plus tard, ça ne pose plus aucun problème.

 

Bon, si les automates, c'est trop cher pour les élus, tu te rabats sur des boîtes à livres un peu plus grandes qu'un frigo. Une boîte à livres, c'est facile à ranger, c'est auto-géré et tu n'as pas besoin de t'enquiquiner avec un logiciel.

 

S'il s'agit d'ouvrir un réseau à la pelleteuse, je sais faire. :thumbsup:

Et les documents, on ne les couvrira pas. Ni le temps, ni le personnel. Et surtout beaucoup d'économies de façade.

 

Par contre, s'il s'agit de lancer des animations ou des activités "culturelles ou bibliothèques", avec des petites mains, là ce sera une autre paire de manches.

De disponibles en semaine, tu n'as ni les travailleurs, ni les mamans qui ont des enfants ou qui travaillent… tu as les petites grands-mères qui ont du temps. Et encore, pour beaucoup, elles ont d'autres activités bénévoles. De celles qui font vivre et animent la commune.

 

Alors, quand je parle de dire merci plus haut, ce n'est pas juste un "merci pour votre engagement", c'est merci pour les X heures d'ouverture au public, merci pour votre présence, merci pour les milliers de livres que vous couvrez chaque année et que vous aidez à acquérir en restant vigilantes. Merci, pour vos oreilles sur la commune et sur ce que veulent faire les élus (et la population), sur les activités que, grâce à vous, la bibliothèque peut renforcer ou pour laquelle elle peut se préparer, etc.

C'est tout ça des bénévoles, quand on pousse son analyse.

C'est une force vive que l'on peut utiliser et sur laquelle on peut s'appuyer. Mais pour ça, il faut bien analyser – à fond – les choses, les besoins et les désirs de chacun, pour y répondre au mieux.

 

Et aussi envisager l'avenir. Si on veut un renouvellement des équipes bénévoles.

 

Parce que des structures qui tournent, ce n'est pas un moteur mort. Par contre, oui, c'est facile à tuer.

Et qui va-t-on tenir pour responsable de ce fait si le moteur meurt ?

 

Non, la position de coordinateur de réseau n'est pas simple.

Surtout si certains élus n'attendent que ça pour rejeter le système en disant : je vous l'avais bien dit que ça ne marcherait pas. (ou plus sadique : qu'il ne fallait pas embaucher une personne extérieure)

 

Allez, tiens, je vais finir par là.

Quand tu prends un château d'assaut, tu n'envoies pas tes hommes un par un, tout le monde y va en même temps. Sinon ça va durer cent ans ton affaire

 

Au niveau stratégique, tu as un paramètre essentiel à prendre en compte.

1) on envoie un éclaireur ou un espion, qui va noter les forces et les faiblesses de l'adversaire

2) on envoie un agent chargé de tester la population, pour savoir si certains ne voudraient pas un changement de régime, s'ils ne voudraient pas adhérer à la politique du conquérant. On peut également envoyer des marchands qui apportent profits et richesses (cf. la cité de Venise) pour obtenir des appuis.

Si la demande d'occupation de sécurité vient de la population, alors c'est du pain béni, elle va ouvrir les portes toute seule.

3) A défaut, on envoie un ou des assassins, saboteurs pour les cités récalcitrantes, histoire de préparer le terrain et affaiblir la force ennemie. Ou alors pour revenir à l'étape 2, un avis favorable du pouvoir survivant.

4) et seulement on arrive avec une troupe nombreuse… Soit pour maîtriser les derniers opposants, ou pour une démonstration de force à l'intention des observateurs extérieurs. Ou alors oui, pour conquérir la cité par la violence, si les agents à l'intérieur ne t'ouvrent pas les portes avant. Si ce n'est pas le cas, débute un siège, qui prend du temps et mise sur la famine avant le combat, certains ont duré une décennie. C'est compliqué de prendre un château bien défendu, même par une poignée de combattants.

 

Cependant, si à aucun moment la population n'a adhéré à l'invasion, on va devoir maintenir une forte garnison pour mater les récalcitrants et les rebelles, qui vont te mettre le souk pendant des décennies, ou même 100 ans, durée classique de pacification d'une contrée très hostile.

 

Alors oui, ça prend du temps, et si, on envoie souvent des hommes seuls (ils peuvent cumuler les rôles 1 à 3)… mais ce sont des hommes dont on ne parle presque jamais, parce que ces actions n'ont rien de glorieuses.

 

Emporter l'adhésion de la population à conquérir, c'est la clé de la victoire.

Quand ça vient des gens eux-mêmes, ils sont plus impliqués et acteurs du changement.

 

Et pour ça, il faut trouver des appuis dans la population, donc ici dans les équipes bénévoles (et pro). Soit : leur permettre de construire ce réseau, autant d'occasions de les réunir ou de les inciter à y réfléchir ensemble… en leur apportant toutes les informations du professionnel : si les acquisitions peuvent circuler, alors on peut acquérir différemment. Le coordinateur réseau devra montrer comment.

On a déjà une première approche avec la BDP, sauf qu'une BDP ne communique jamais sur ses acquisitions, et n'ouvre pas non plus un cahier de demandes pour les structures, ou la population. => Ils ne savent pas se servir de leur réseau et de ses ressources, et ne sont donc pas un véritable réseau.

 

Pour créer un véritable réseau, il faut prendre le temps de bien connaître ses composantes et ses forces, pour les utiliser au mieux. Et au final souder tous ses membres dans une même synergie.

 

Encore faut-il savoir quelle dynamique on veut porter avec son projet, à 5 ans et au-delà.

  Bernard (qui sait bien que le budget, c'est pas dans dix ans, c'est au premier janvier 2018 qu'il va falloir le décider :D. Enfin le premier, pour que les équipes puissent se projeter. Et que le coordinateur, lui, puisse continuer à étudier et planifier son projet sur les grands axes.)

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Merci beaucoup à tous les deux pour vos remarques et conseils. Bien que mon premier post soit un peu franc du collier j'ai déjà entamé un tour des bib du réseau et j'essaie de ne pas y aller "avec mes gros sabots de citadine" :wink:J'ai bien en tête tout le travail fourni par les bénévoles dans chaque structure et depuis longtemps et ce n'est pas du tout un mépris de ma part ni l'envie de tout révolutionner en même temps (encore que comme l'a dit Ferris tout se  tient!), mais la  temporalité des bénévoles et temporalité d'élus et difficile à conjuguer  (mais ça, ça sera répété et montré dans les plus hautes instances.:tongue:..) j'essaie juste effectivement de trouver un fils me permettant d'entrer et de leur montrer quel avantages il y aurait à travailler à plusieurs et pas forcement que sur l'acquisition d'ailleurs voir même avant l'acquisition, qui est, je le sais bien une énorme anguille à avaler. Loin de moi l'idée aussi de faire sans eux mais il y aura peut être de la casse si certain(es) ne veulent pas évoluer...le "passif"dont je parlais est plutôt politique certains élus tiraient souvent la couverture à leur commune et une sorte de jalousie s'est crée au fil des années. Les bibliothèques n'ont pas toutes évolué en même temps non plus mais le contexte n'est pas si catastrophique, la bdp ayant fait un gros travail d'aide à l'informatisation et de formation et certaines équipes sont assez aguerris . Mon interrogation était surtout peut être au niveau méthodologique, une bonne analyse de terrain (en cours) et la formalisation d'un projet me parait maintenant tout à fait clair et indispensable tant au niveau des différentes équipes qu'au niveau  des élus; la charte attendra ...

merci en tout cas de vos échanges nourris!

bonne journée

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il y a 51 minutes, RLP a dit :

le "passif"dont je parlais est plutôt politique certains élus tiraient souvent la couverture à leur commune et une sorte de jalousie s'est crée au fil des années

 

Exact aussi. Des décisions prises en simple conseil municipal jouent évidemment sur les moyens de chaque commune. Et on entendait souvent, avant l'interco, que "telle" commune (plus grosse, mieux dotée etc...) se permettait des investissements que des petites ne pouvaient se permettre. Avec l'interco, le ton change, toutes les communes sont représentées au Conseil communautaire (y compris celles qui n'ont pas de structure) et peuvent dire leur mot. Et on voit des "frondes" locales", basées sur des jalousies anciennes, de petits maires, qui s'opposent systématiquement à des investissements qui bénéficieraient "comme d'habitude" aux communes les plus grosses, plus fréquentées etc...

Du coup cela peut augmenter le "différentiel qualité de service" et la simple équité entre les différents territoires, qui est pourtant en principe au cœur du projet.

J'ai eu le cas pour un refus d'équiper en postes publics supplémentaires certaines bibs, qui, aujourd'hui encore n'ont qu'un poste opac à la disposition du public. Mais il existe des exemples plus importants, notamment quand le subventionnement extérieur n'existe plus.

On entend des batailles d'apothicaires comptabilisant le nombre de Km entre deux structures, pour considérer qu'elles sont suffisamment proches pour (finalement) n'investir que dans une. En oubliant totalement le cas des publics non voiturés etc...

Et je pourrai en citer des pages comme ça. Le problème c'est qu'au delà des querelles de clocher qui perdurent entre élus, c'est le cœur du projet qui est touché. Et là, les bénévoles auront raison de considérer qu'on les laisse tomber d'une façon générale. Au réseau donc d'essayer de rétablir aussi des équilibres que les élus eux-mêmes auront sacrifiés. Ce qui n'est pas facile quand il s'agit de mobiliers, matériels divers, budget de consommables etc...

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