Anne Verneuil Posté(e) le 9 août 2017 Share Posté(e) le 9 août 2017 Depuis que j'ai perdu mes lunettes de bibliothécaire, je ne trouve plus le bouton pour modérer/supprimer/exorciser tous ces messages choquants. Tant pis, je vais attendre le prochain calendrier (de Babarette ?)... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
JulietSGat Posté(e) le 10 août 2017 Share Posté(e) le 10 août 2017 Je trouve ce sujet vraiment très intéressant (et un peu stressant aussi...). En tout cas, il interroge carrément mes pratiques !! Pour ma part, petite médiathèque dans une petite commune rurale, je suis seule pour mes acquisitions. Certes, mes bénévoles (qui géraient la bibliothèque avant mon arrivée) me suggère quelques titres. Cependant leurs suggestions se limitent à 5-6 romans adultes, les têtes de gondoles du supermarché du coin (ce qui ne veut pas dire que ce sont de mauvaises suggestions, entendez moi bien...). Bref, je fais la sélection en regardant le plus de "médias" différents (pas d'abonnement à Livre Hebdo...) et en essayant "d'écouter" les problématiques de mon public (enfin, ceux qui m'en parlent)... J'achète les indispensables "best-sellers" mais j'essaye aussi quelques "découvertes" tout en étoffant les lacunes du fonds que j'ai récupéré (pas du tout de docs adultes ni enfants, peu de SF, de mangas et de BD adultes...). Je me sers des prêts MDN pour des documents plus anciens qui n'était pas présent dans le fonds ou pour les demandes des lecteurs (hors nouveautés). Après honnêtement, faire abstraction de ma personnalité de lectrice est difficile (impossible?). Je "vends" plus facilement un roman de mon auteur préféré ou tout simplement un roman que j'ai lu. Faire abstraction de ses convictions est également difficile : lorsque j'entends un parent (et pas qu'un seul) dire à sa fille "ne prend pas ça, c'est sur les pompiers, c'est pour les garçons" ou à son fils "la danse c'est pour les filles", ça m'agace... Du coup, je mets dans mon panier un album où le pompier est une fille et où le danseur est un garçon. Un autre exemple, je suis dysorthographique et cela m'a beaucoup perturbé pendant ma scolarité. Je suis donc particulièrement sensible au récente collection ciblant les publics "DYS"... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 10 août 2017 Share Posté(e) le 10 août 2017 (modifié) supprimé Modifié le 31 juillet 2019 par Ferris Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
JulietSGat Posté(e) le 10 août 2017 Share Posté(e) le 10 août 2017 il y a 21 minutes, Ferris a dit : On n'y va pas à la pioche mais à la brosse à dents, comme les archéologues. Alors, en tant qu'ex-archéologue, je me dois de pourfendre ce cliché Sur les chantiers archéologique actuel, soumis à le pression des promoteurs qui veulent du moins cher/plus vite, on utilise bien plus la pioche (voir la pelle mécanique) que le pinceau (oui parce que la brosse à dent c'est trop dur et ça raye les surfaces...)... En même temps, le problème des clichés nous renvoi au sujet : des petites mamies préfèrent Chattam à Bourdin, des plombiers rêvent de lire le Goncourt, des cadres-sup adorent Les Schtroumphs et qui sait, il y a même des skinhead qui lisent le journal d'Anne Franck... Mais plus sérieusement, merci pour ta réponse. il y a 28 minutes, Ferris a dit : Car, et on rentre là dans un de nos grands tabous, nous nous gargarisons trop facilement à coup de statistiques de prêt. Mais le livre emprunté et rendu a t'il plu à la personne, a-t'elle été jusqu'au bout, pourquoi s'est-elle arrêtée à la dixième page, serait-elle prête à le conseiller à une amie ? Immense arnaque de la statistique de prêt. En même temps, là on est dans la subjectivité de l'appréciation. Un livre peu déplaire à 99 personnes et marquer à vie 1 personne. On ne peut quantifier ça. Et surtout pas avec des statistiques. D'autant plus, que les gens lisent pour des raisons différentes : pour apprendre, pour se détendre, pour passer le temps... Selon cela, ils ne vont pas avoir le même regard : un best-seller ça détend (donc c'est bien), c'est sans originalité (donc c'est pas bien), ça se lit (donc ça va)... On en revient donc, à parler avec les publics pour mieux les connaître. Mais ils ne nous offrent que la partie supérieure de l'iceberg (partie supérieure : ceux qui nous parlent / iceberg : ceux qui empruntent / partie immergée : les autres que l'on doit attirer...) et en se calquant sur leurs pratiques, on occulte potentiellement le reste... C'est un peu l'histoire du serpent qui se mord la queue... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 10 août 2017 Share Posté(e) le 10 août 2017 (modifié) supprimé Modifié le 31 juillet 2019 par Ferris Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Yucca Posté(e) le 6 septembre 2017 Share Posté(e) le 6 septembre 2017 Bonjour à tous, je lis ce topic tout d'un coup, je n'ai pas suivi ce feuilleton de l'été ! Je trouve ça drôle-étonnant-désespérant que ce genre de questionnement revienne encore. Certes nous sommes dans un métier paradoxalement jeune (paradoxalement parce que bibliothécaire n'est pas le plus vieux métier du monde, hein, faut pas confondre, mais on doit pas être très loin et en même temps, il y a peu de temps finalement que ce sont de vrais professionnels qui s'occupent de ça). Du coup, de cette jeunesse, nous n'avons pas encore tellement répondu à toutes nos interrogations et certaines, comme celle-ci reviennent sur le tapis. Malgré tout, elle est légitime parce qu'on voit encore des collègues achetés des livres selon leur propre conviction, comme s'il s'agissait de leur bibliothèque personnelle, ce qui me contrarie au plus haut point ! Acheter un livre qu'on déteste mais qui va rencontrer son public est une preuve de professionnalisme, le contraire serrait de la censure. Alors certes, on ne peut pas tout acheter et le concept sélection peut être une manière déguisée de faire de la censure. Pour moi l'équilibre doit primer. Si on a une charte documentaire, un plan de classement, alors on a un cadre pour acheter un peu de tout, qu'on le veille ou non. ensuite, on peut de demander qu'elle est l'utilité d'une document comme votre truc sur les Suicides. c'est comme si on achetait un manuel pour être anorexique. On peut se demander à quoi ça sert comme information si ce n'est à mettre les gens en danger Par contre, je voudrais revenir sur le cas Charlie. Je vois pas en quoi ce journal devient une obligation d'achat. Ce n'est pas parce qu'un drame a eu lieu et que cela symbolise la liberté de la presse qu'il faut absolument acheter Charlie. Parce qu'à ce compte là, ce sont les événements qui décide et non une réflexion sur le contenu et l’adéquation d'avec sa Pol doc. Si tout le monde achète Charlie, qui devient adhérent aux autres journaux satiriques ? Si on a un gros budget, pourquoi pas, on prend tout, mais si on doit faire un choix, avant 2015 on choisit un tire, après 2015 on l'abandonne pour Charlie ? c'est soutenir la presse comme démarche ? choisir c'est renoncer, ne dit-on pas ? Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 6 septembre 2017 Share Posté(e) le 6 septembre 2017 (modifié) Supprimé Modifié le 31 juillet 2019 par Ferris Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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