Laliseuse Posté(e) le 25 février 2018 Share Posté(e) le 25 février 2018 (modifié) Bonjour, je suis bibliothécaire et je viens de prendre mes fonctions dans une commune de +3000 hab. Je pensais être à la Direction de la bibliothèque, mais je découvre qu'il s'agit en fait d'une gestion collégiale, partagée avec une association. Cette association était à l'origine de l'ancienne bibliothèque (municipale mais gérée par l'asso). Apparemment ils étaient "pour" l'embauche d'un salarié dans la nouvelle structure, mais au bout du compte j'ai l'impression qu'ils recherchaient plutôt quelqu'un pour tout faire, et j'ai vraiment l'impression qu'ils me mettent des bâtons dans les roues quand je veux changer les choses... Je voulais savoir si quelqu'un avait l'expérience d'une direction collégiale, et comment cela se passait. Est-ce que l'un a l'ascendant sur l'autre ? Je ne sais pas vraiment quelles clauses sont sous-entendues dans ce "partenariat" forcé... Je dis bien forcé car je ne savais pas qu'il s'agissait de cela, je savais que j'allais collaborer avec des bénévoles, mais je pensais vraiment qu'on me ferait confiance et que l'on prioriserait les compétences du professionnel, hors, c'est compliqué... j'édite, pour ajouter une question : est-ce que "à direction égale, les compétences doivent être égales ?" merci de votre aide Modifié le 25 février 2018 par Laliseuse Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Louve Posté(e) le 25 février 2018 Share Posté(e) le 25 février 2018 (modifié) Bonjour, Mes conseils: - es-tu embauchée par la collectivité ? qu'indique ton arrêté? - contacte la BDP dont tu dépends pour leur demander appui et conseils - vérifie les documents de l'association: est-ce elle qui gère? a-t'elle la gestion de la bibliothèque par délégation ou non? Bon courage! Modifié le 26 février 2018 par Louve Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Laliseuse Posté(e) le 26 février 2018 Auteur Share Posté(e) le 26 février 2018 Bonjour Louve, de quel arrêté parles-tu ? Je suis embauchée par la municipalité, oui. Je n'ai pas vu ma lfiche de poste, j'ai seulement vu "l'offre d'emploi". Je comptais appeler la DdLLP aujourd'hui oui. Quant à l'association, j'ai demandé à voir leur convention, car elle doit être modifiée et je sentais depuis le départ que les rôles n'étaient pas clairement définis. à suivre... mais je suis preneuse des vos expériences et conseils supplémentaires, merci encore Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Louve Posté(e) le 26 février 2018 Share Posté(e) le 26 février 2018 il y a 11 minutes, Laliseuse a dit : de quel arrêté parles-tu ? Je suis embauchée par la municipalité, oui. Je n'ai pas vu ma lfiche de poste, j'ai seulement vu "l'offre d'emploi". Quand on est embauché par une collectivité territoriale (que l'on soit contractuel ou fonctionnaire), c'est un arrêté de nomination que l'on signe. Cet arrêté indique le cadre d'emploi, le grade, l'échelon. Normalement tu devrais avoir ta fiche de poste également. Aborde avec la DDLLP la question de la convention de l'association mais aussi demande leur s'il existe une convention entre la collectivité et la DDLLP. En effet, la BDP est peut-être à l'origine de ton embauche: le département verse des subventions à la collectivité, prête des documents si et seulement si il y a embauche d'un professionnel, s'il y a un budget ... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 5 mars 2018 Share Posté(e) le 5 mars 2018 (modifié) Sans ton arrêté de nomination et surtout ta fiche de poste (qui mentionnera obligatoirement des fonctions et missions ET ta hierarchie : qui est ton "chef" , à qui rendras-tu des comptes etc...?), tu n'en sauras pas davantage. Va voir ton DRH, c'est un minimum. Et ensuite va voir du côté de la convention. Il se peut que l'expression "direction collégiale" ne soit qu'une façon de parler pour bien marquer le rôle des bénévoles et l'obligation qui t'est faite de tenir compte de leur avis, dans le cadre d'un partenariat, c'est très fréquent pour préserver le rôle des bénévoles (qui te mettent des bâtons dans les roues, d’après ce que tu dis). S'il existe une convention elle mentionnera un partenariat avec différentes clauses. Nous avons eu chez nous il y a longtemps des postes d'agents subventionnés à 70% par le département, mais la gestion de ces agents a toujours été assurée par la collectivité employeur, ainsi que leurs missions. L'expression direction collégiale n'a de sens qu'au sein du secteur associatif, en interne. Par ailleurs, quand tu dis : ancienne bibliothèque (municipale mais gérée par l'asso), il faut voir en quoi elle était municipale (par le fait d'être propriétaire des murs, par le subventionnement de l'asso ?) et dans quelle mesure le recrutement d'un agent public ou fonctionnaire municipal ne modifie pas ce mode de gestion. Là encore nous n'avons pas assez de renseignements sur les conditions de ton recrutement, statut et missions, pour te répondre efficacement. C'est assez étonnant que tu ait été recrutée sans plus de précisions sur tes missions et statut, ni que les choses aient au minimum été précisées dans ton entretien de recrutement ! Modifié le 5 mars 2018 par Ferris Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
B. Majour Posté(e) le 5 mars 2018 Share Posté(e) le 5 mars 2018 Le 25/02/2018 à 16:02, Laliseuse a dit : Je voulais savoir si quelqu'un avait l'expérience d'une direction collégiale, et comment cela se passait. Est-ce que l'un a l'ascendant sur l'autre ? Je ne sais pas vraiment quelles clauses sont sous-entendues dans ce "partenariat" forcé... Je dis bien forcé car je ne savais pas qu'il s'agissait de cela, je savais que j'allais collaborer avec des bénévoles, mais je pensais vraiment qu'on me ferait confiance et que l'on prioriserait les compétences du professionnel, hors, c'est compliqué... j'édite, pour ajouter une question : est-ce que "à direction égale, les compétences doivent être égales ?" Bonjour Laliseuse Je suis dans le même cas que toi. Sauf que je viens de l'association en place, et j'en suis secrétaire. (ce qui facilite l'intégration) Je te donne donc mon point de vue. Est-ce que ta BDP va pouvoir t'aider... je ne pense pas. Mais on ne sait jamais, tu vas en apprendre plus sur le passé avec cette association et ce sera donc intéressant pour toi. Tu vas aussi pouvoir leur indiquer que tu es présente et qu'il y a maintenant une bibliothécaire à bord. Cependant, la personne que tu dois contacter en priorité pour connaître tes fonctions réelles à la bibliothèque, c'est ta ou ton DGS, voire ton maire. (DRH si tu en as une) Parce que professionnelle, tu dois savoir ce que tu dois faire. Si tu es dans l'aide et le conseil, ce n'est pas la même chose que si on te rend responsable de la structure. Tout ça va être mentionné dans ta fiche de poste. Encore faut-il qu'il y en ait une. Une fiche de poste, ça ne s'invente pas => comprendre, pas de raison d'en avoir une si on n'a pas ouvert un poste. Par contre, tu en as déjà les premiers éléments dans l'offre d'emploi. (Et il est probable qu'on te demande de l'écrire) Est-ce que ça va être compliqué ? Oui, c'est toujours compliqué quand on arrive. D'abord tu dois te mettre au diapason de l'équipe en place qui a pris des habitudes (bonnes ou mauvaises, ce n'est pas la question). La confiance, ça ne se dicte pas à la commande. Tu vas devoir faire tes preuves... et te montrer patiente, pédagogue, et professionnelle (diplomate). Même si tu sais que tu as raison, si tu veux tout changer d'un coup, tu vas te heurter à l'équipe, à des gens du village implantés dans le milieu associatif et ils vont te tailler une réputation de "bad nana". Vas-y mollo. Tu vas devoir procéder par petites touches. Et le temps va jouer pour toi. D'abord, une première chose à faire, c'est de te positionner sur un maximum de créneaux d'ouverture au public, et en particulier les scolaires. 1) pour être connue et reconnue dans le village = pour devenir la référence number one de la bibliothèque. 2) parce que les bénévoles ne pourront pas suivre très longtemps toutes les activités de la bibliothèque. Contrairement à toi, ils ne sont pas là toute la semaine. Et je peux te la garantir, au bout de quelques semaines, tu en sauras vite plus qu'eux sur le fonctionnement de la bibliothèque, sur ses partenariats, sur les relations des uns avec les autres, sur les forces et faiblesses de ton équipe. Quand on parle de collaborer avec l'équipe de bénévoles c'est, dans l'idée des gens, un rapport 50/50. Sauf que le temps travaille pour toi. Quand une équipe de bénévoles fait 5 heures par semaine, tu rattrapes ton retard de présence à une vitesse de 35/5=7. Et ensuite, ça s'accélère du même facteur. Tu comprends ici que ça ne fera pas d'un claquement de doigt, du style : j'arrive, je m'impose, je fais tout comme il faut. Parce qu'à ce moment-là tu montres à l'équipe de bénévoles combien ils travaillent mal. Et tu entres dans le conflit induit ou direct... et ils vont te chopper quand toi-même tu vas "mal" travailler, et surtout ils vont te démolir au niveau de la mairie, du village, de la population. Gens du village, leur parole est bien plus forte que la tienne, surtout quand tu arrives. Avec les années, les gens te connaissent, ils savent (en mairie itou) comment tu travailles. Autre avantage, avec le temps, tu connais les rivalités entre personne et tu peux te glisser entre elles. Quitte à mettre les points sur les i... même avec certains fonctionnaires d'autres services => au bout d'un moment, ils savent/doivent savoir qu'il y a maintenant un bibliothécaire pro, à la bibliothèque. Le pouvoir de l'association dans la gestion de la structure devient moindre. Avec le temps. Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. Rappelle-toi également que si les bénévoles font tout parfaitement, alors tu ne sers à rien. Donc, tant mieux si tu relèves plusieurs problèmes, et encore plus tant mieux s'ils sont présents à la pelle. Ça justifie ta présence ! Frotte-toi les mains et savoure ces friandises à leur juste valeur : tu as du boulot en perspective. Sinon, à quoi tu sers, à quoi tu vas servir si tout va bien ? C'est pour cette raison que tu dois établir un diagnostic de la structure. Indiquer la fréquentation, les horaires d'ouvertures, les partenariats, etc. Parce que tu vas t'en servir plus tard. Il y aura l'avant ton arrivée, et l'après. (et je peux te garantir que ce sera très utile lors des bilans destinés à la mairie. Rien que pour les horaires et la fréquentation, que du bonheur) Par contre, tu vas devoir y aller mollo si tu veux garder ton équipe de bénévoles, ou juste garder de bons rapports avec tes anciens bénévoles. Et être bien vu en mairie, qui veut du collégial. Parce que si tu rentres en conflit, ce sera un gros échec de ta part, et ça va te coller à la peau pendant des années. Ou pire, les bénévoles auront ta peau. Et ils ont bien des manières d'y arriver et de te dénigrer. Ton professionnalisme, ça va être d'arriver à conjuguer bénévoles et mollo-crescendo pour tirer la structure vers les normes professionnelles. Ce sera à petits pas. Dans un premier temps. Si tu veux des bénévoles au top, ou sachant ce qu'ils ont à faire, tu vas devoir les habituer et les former à ta foulée. j'édite, pour ajouter une question : est-ce que "à direction égale, les compétences doivent être égales ?" Si tu regardes un couple, tu as ta réponse. Dans le cas d'une bibliothèque, la question ne se pose pas tout à fait de la même manière. Celui qui graisse les rouages, qui fait tourner la machine devient vite plus indispensable que celui qui conduit la voiture. La force du professionnel, c'est de graisser la collection, de l'enrichir et d'attirer de nouveaux lecteurs… de jeunes lecteurs en particulier. C'est souvent difficile à faire avec des fonds établis par des personnes âgées sans petits-enfants. Donc là aussi, ça va prendre du temps. Ce qui est une très bonne chose : le temps joue pour toi. Alors pas d'impatience, pas d'agacerie. Laisse les bénévoles s'accoutumer à ta présence, et comme un peintre, travaille à petites touches. Exemple : prévenir la personne qui envoie des mails aux usagers de sa responsabilité CNIL. Et lui sortir la loi et les peines prévues s'il n'y a pas de déclaration faite, ni de protection des données assurées. (la nouvelle loi RGPD va être l'occasion de préciser ces choses et de montrer que les pratiques "amateurs" peuvent avoir de fâcheuses conséquences) Idem, en ce qui concerne la lecture du bulletin, tu auras des choses à rajouter avant envoi. Mais tu ne toucheras pas à ce qui est fait, n'est-ce pas. Laisse de la place aux bénévoles. Un dernier conseil, qui me paraît évident : devenir membre de l'association. D'abord parce que ça tient du respect des bénévoles et de leur travail. Ensuite, parce qu'un membre peut consulter les statuts de l'association et être élu au CA, donc être partie prenante des activités de l'association dans son ensemble. Avoir un pied dans chaque chaussure, c'est se montrer professionnel. Comment pouvoir gérer une structure si on ne sait pas ce que décide l'association ? Ni comment elle engage le budget. Comment ensuite pouvoir demander au maire une partie du budget global si on n'a pas entrepris ces premières démarches d'intégration dans l'association. Ah oui, tu auras alors la double casquette : professionnel et membre de l'association. Le professionnel pourra dire certaines choses, le membre de l'association d'autres. Mais tu feras partie du groupe. Et tu pourras discuter du diagnostic avec les bénévoles avant de le remettre en mairie. Tu pourras – membre de l'association – mettre d'abord en valeur le formidable travail des bénévoles, avant de céder la place au professionnel qui préconisera quelques changements et projets à lancer suite à ce diagnostic. (à étaler sur quelques années budgétaires) Est-ce que tu as là pour tout faire ? Question amusante, surtout avec une équipe de bénévoles qui te met des "bâtons" dans les roues. En réalité, les bénévoles veulent deux choses : - que le professionnel reconnaisse leur travail - et trouver leur place dans ce nouveau tandem. Bien sûr que le pro peut tout assumer, quitte à ouvrir moins. Mais le but du service bibliothèque, ce n'est pas d'ouvrir moins, mais d'ouvrir mieux et plus . Pas question que tu fasses tout le travail, et si tu as cette impression, c'est peut-être que tu prends trop la main, ou que tu n'as pas précisé les rôles et fonctions de chacun. (quelque part normal si tu ne connais pas le tien) Ton diagnostic va t'y aider. Ce que les bénévoles font bien ou de manière correcte, alors tu n'as pas à y toucher. Ce qui va les rassurer et leur montrer qu'ils/elles ont encore toute leur place. Tu ne vas pas les déposséder de leur bébé. Tu es là pour ajouter quelque chose en plus. Et ce quelque chose, tu vas le démontrer dans les années à venir. La transition se fera en douceur. C'est la même position qu'avec une équipe de professionnels. Tu ne viens pas leur apprendre leur travail, ce serait plus qu'insultant, tu viens apporter quelque chose en plus. Grâce à eux et pas sans eux. Oui, tu vas devoir les convaincre et faire actes au pluriel de pédagogie. Montrer, prouver, et leur apprendre pourquoi on fait les choses d'une certaine façon et pas d'une autre. Pas parce que c'est une de tes lubies personnelles, mais parce que ce sont des démarches professionnelles… que des bénévoles ne peuvent pas connaître. Ou dont ils/elles ne voient pas les potentialités. On peut imposer avec des subalternes, pas avec des bénévoles. Les bénévoles, ce sont des partenaires, et tu n'imposes rien aux partenaires, tu travailles avec eux. Fais leur de la place, rejoins-les et trouve ta propre place. Au bout du compte, de toute façon, c'est toi qui dirigeras la bibliothèque. Tes bénévoles ne le savent pas encore, toi si. Bon courage et surtout patience zen à toi. Bernard P.S. : si tu n'aimes pas trop le côté graissage mécanique de collection, alors tu as ceci : qui oriente les voiles de la collection et des services proposés, dirige le navire. Prends le temps de vérifier les gréements et la solidité des mâts. => Tu n'es pas en situation d'urgence. And be happy, tu as du boulot et plein de petites choses à revoir. De quoi t'occuper des mois et des mois. Frotte-toi les mains ! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Laliseuse Posté(e) le 5 mars 2018 Auteur Share Posté(e) le 5 mars 2018 Merci à vous, les choses ont bien avancées depuis mon post initial, un peu impulsif... nous avons fait le point entre 6 yeux à la mairie (président de l'asso, moi et l'élu des affaires culturelles). Pour la mairie, il n'y avait aucune ambiguïté, la création d'un poste légitime la direction de la bibliothèque, il n'y a pas de gestion collégiale. Peut-être que l'association avait imaginé que les choses se passeraient ainsi.. en tout cas j'ai essayé de les rassurer sur la façon dont j'imaginais mon travail avec eux (évidement que je vais avoir besoin d'eux) et j'ai aussi mis en avant les choses qu'ils faisaient très bien (merci B.Majour). Tout se passe mieux, et même s'ils doivent être un peu déçu ou désorientés, je pense que nous avions tous besoin que les choses soient mises au clair pour avancer ensemble. Cette histoire m'a aussi beaucoup appris et m'a fait repenser cette collaboration différemment. C'est certainement mieux ainsi. L'apprentissage de la confiance doit marcher dans les deux sens, ça devrait bien se passer maintenant. En ce qui concerne les activités "en marge" de certains, il semble que la mairie était au courant et attendait justement qu'un professionnel cadre tout cela. J'ai déjà proposé des solutions alternatives et légales pour que chacun y trouve son compte. Entre parenthèse, j'ai déjà été responsable d'une petite bibliothèque de campagne dans laquelle travaillaient des bénévoles, mais le contexte était totalement différent. Et sinon, ici, la mairie avait tout fait dans les règles, la création du poste, la subvention pour le poste (effectivement Louve), la fiche de poste, et aussi la ré-écriture en cours de la nouvelle convention avec l'asso (et c'est là qu'ils n'ont certainement pas été assez rapide !). Merci encore, et désolé de m'être montrée si impulsive. Je me rend rend compte que mon post initial parait un peu agressif envers l'association... ce n'était pas mon souhait. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
B. Majour Posté(e) le 5 mars 2018 Share Posté(e) le 5 mars 2018 il y a une heure, Laliseuse a dit : les choses ont bien avancées depuis mon post initial, un peu impulsif... Pas si impulsif que ça. En tout cas, logique. Si tu parcours le forum, tu verras que la relation professionnel-bénévoles n'est pas toujours très clair, ni très facile à vivre... surtout si on brusque les choses. Effectivement la confiance est de mise. Pour la déception, je ne sais pas. D'un côté, il y a une certaine dépossession, c'est vrai. Mais en même temps, tout le travail investit, toutes les heures gratuites deviennent pérennes. Les bénévoles comprennent assez vite qu'elles ne peuvent pas suivre au niveau des horaires, ni au niveau gestion de la collection. Souvent leur principale crainte, c'est d'être mis hors jeu sur les acquisitions ou sur les animations. Or, s'il y a une bibliothèque, s'il y a embauche d'un professionnel, c'est bien que la population accroche à leurs sélections locales, à leur veille (parce qu'elles veillent sur ce qui les intéresse). Elles veillent et elles lisent, et recommandent aux lecteurs. Autant de boulot en moins pour le professionnel qui peut se concentrer sur les domaines que les bénévoles aiment moins ou pas du tout. C'est bien qu'il y ait eu réunion entre six yeux. C'était nécessaire. Comme l'est un diagnostic de la situation avant ta prise de fonctions. Avec une progression de la fréquentation au cours des années, c'est top ! Et ça prouve que les élus ont bien fait d'investir. Je te souhaite la même chose. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 6 mars 2018 Share Posté(e) le 6 mars 2018 Il y a 4 heures, Laliseuse a dit : nous avons fait le point entre 6 yeux à la mairie (président de l'asso, moi et l'élu des affaires culturelles). Pour la mairie, il n'y avait aucune ambiguïté, la création d'un poste légitime la direction de la bibliothèque, il n'y a pas de gestion collégiale Et voilà, comme je te le disais il ne peut y avoir de "direction" collegiale entre le privé et le public. C'était une formule pour bien marquer le rôle et l'importance des bénévoles, et la nécessité de mettre en place des modes collaboratifs qui préservent les rôles (et l'amour-propre) de chacun. Mais c'est clair : c'est toi qui dirige. Et qui rendras des comptes. Ce n'est pas un contexte facile, surtout si ton accueil a été aussi froid. Pour le reste, tu peux faire confiance à Bernard, il a les deux pieds dedans depuis le début. (Et il leur achète des chocolats pour les calmer ) Ton post n'était pas impulsif, il montrait ta méfiance et un questionnement légitime vis à vis de ce que l'on attendait de toi. Ce qui est logique. Par contre pour ce qui est de devenir membre de l'association, je crois qu'il faut rester très prudente. Par ta présence, la bibliothèque se municipalise officiellement. Adhérer pourrait être interprété de façon négative. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
B. Majour Posté(e) le 6 mars 2018 Share Posté(e) le 6 mars 2018 Il y a 7 heures, Ferris a dit : Par contre pour ce qui est de devenir membre de l'association, je crois qu'il faut rester très prudente. Par ta présence, la bibliothèque se municipalise officiellement. Adhérer pourrait être interprété de façon négative. Maintenant que la situation est claire, effectivement, adhérer n'est peut-être plus aussi important. Par contre, tout dépend de ce que fait l'association. La mienne est dédiée à la Culture en général, la bibliothèque en est une des branches. Donc, exact, si l'association est juste dédiée à la bibliothèque, adhérer n'est pas trop utile pour savoir ce qui se passe. Encore que, savoir qui est élu, qui va prendre la main sur les bénévoles, ce n'est pas négligeable. Idem, s'il y a un soucis, ou un risque de clash interne, il est bien de le savoir. En particulier si les bénévoles assurent des créneaux d'ouverture, ou même s'ils assurent simplement la couverture. Etant embauché, j'aurais pu cesser mes fonctions de bénévole. Mais pour des continuités de service évidentes (prévoir et gérer, c'est être impliqué et au courant), je suis resté bénévole et secrétaire de notre association. Ce qui facilite et justifie les conseils d'administration à la bibliothèque. De même pour les réunions inter-associations, auxquelles je ne participe pas forcément, mais dont je suis au courant malgré tout... par le biais de ma présidente. Bibliothécaire, et donc au carrefour de l'information sur ma commune. Voilà pourquoi, de mon point de vue, il faudrait adhérer à l'association en place, ou aux associations culturelles d'ailleurs. Si on veut être au courant du tissu culturel sur sa commune, adhérer me paraît légitime. On ne devrait pas être sur deux mondes à part. Mais ça reste mon point de vue d'araignée qui tisse sa toile d'informations. Dans notre association, il y a des membres honoraires ou d'honneur, qui peuvent être nommés par le conseil d'administration. @Laliseuse Comme ta convention est en cours de réécriture, ce peut-être intéressant d'indiquer que le professionnel est membre honoraire d'office, afin d'assurer la pérennité de service et la "collégialité" avec les bénévoles. Oui, penser associatif et travailler avec des bénévoles, ça a des implications... je dirais contractuelles. La convention ce n'est plus un rapport municipalité - association. Elle devient rapport municipalité - association ET professionnel. Le professionnel a intérêt à se positionner dessus, d'une manière ou d'une autre. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 6 mars 2018 Share Posté(e) le 6 mars 2018 A voir, car selon les textes, s'il y a conflit d'intérêt, ça peut se gâter : Les fonctionnaires et les agents publics non titulaires doivent consacrer l'intégralité de leur activité professionnelle aux tâches qui leur sont confiées et ne peuvent exercer à titre professionnel une activité privée lucrative que dans des cas limités et très encadrés (par ex. : gestion d’un patrimoine personnel ou familial). En revanche, les fonctionnaires peuvent librement exercer une activité bénévole au profit de personnes publiques ou privées sans but lucratif en prenant les mêmes précautions que les élus pour éviter tout conflit d’intérêts entre leurs activités professionnelles et associatives. La récente loi n° 2016-483 du 20 avril 2016 relative à la déontologie et aux droits et obligations des fonctionnaires précise, à cet égard, que « le fonctionnaire [doit veiller] à faire cesser immédiatement ou à prévenir les situations de conflit d'intérêts dans lesquelles il se trouve ou pourrait se trouver ». Cette loi ajoute qu’un fonctionnaire ne peut occuper une fonction de direction au sein d’une association à but lucratif. Toutefois, dès lors qu’il est lauréat d’un concours ou recruté en qualité d’agent contractuel de droit public, il peut valablement continuer à exercer cette activité privée pendant une durée d’un an, renouvelable une fois, à compter de son recrutement. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
B. Majour Posté(e) le 6 mars 2018 Share Posté(e) le 6 mars 2018 Oui, c'est exact s'il y a conflit d'intérêt et but lucratif de l'association. Avec une bibliothèque publique, je n'ai pas encore vu ce cas de figure. Pour le membre d'honneur Rôle du membre d'honneur Le statut de membre d'honneur récompense souvent des personnes ayant rendu des services à une association. Cette distinction peut concerner des personnes extérieures à l'association. Si c'est le cas, ce titre ne leur confère pas pour autant la qualité de membre. Si les membres d'honneur sont conviés à l'assemblée générale de l'association, ils ne sont ni électeurs ni éligibles au conseil d'administration. Leur qualité ne leur octroie aucun rôle actif. Le cumul d'un titre « honorifique » et d'un titre de membre actif est généralement exclu. https://association.ooreka.fr/astuce/voir/614235/membre-d-honneur Souvent le maire est membre d'honneur de l'association. (enfin dans ma commune de travail) Ce qui lui permet d'assister aux AG, et de prendre le pouls des problèmes et des actions réalisées durant l'année. Toujours pour une question d'informations, qui ne remontent pas forcément. Sauf par le biais des demandes de subvention, où on peut exiger le compte-rendu de l'AG et d'autres documents, avant de prendre des décisions. Mais bon, les comptes-rendus d'AG sont souvent succincts, et ne présente jamais l'ambiance générale de l'association. Pour bien savoir, il faut être présent. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 6 mars 2018 Share Posté(e) le 6 mars 2018 N'empêche, d'honneur ou pas (au fait, qui subventionne l'association en général - ton cas est particulier tu le sais-, c'est la Mairie....donc on pourrait s'amuser à recenser des situations douteuses dues à la double casquette ), je reste convaincu de l'intérêt de ces deux formules : en prenant les mêmes précautions que les élus pour éviter tout conflit d’intérêts entre leurs activités professionnelles et associatives. et "le fonctionnaire [doit veiller] à faire cesser immédiatement ou à prévenir les situations de conflit d'intérêts dans lesquelles il se trouve ou pourrait se trouver ." Il existera nécessairement des cas où Laliseuse devra, au nom de son employeur, et conformément à son statut et à ses missions, intervenir de façon déterminante dans des situations conflictuelles, imposer des choix nécessaires au fonctionnement du service, sans quoi elle ne sera pas considérée comme remplissant sa mission. Et je pense réellement que se trouver le cul entre deux chaises, l'une d'elle le serait-elle à titre honorifique, loin de l'aider à résoudre des situations, la mettra dans une situation plus difficile qu'en conservant une certaine distance. La notion de conflit d'intérêt peut être interprétée très largement par la hiérarchie. Tant que tu ne sais pas encore à quelle sauce les bénévoles vont tenter de te manger, reste sur ta position statutaire et définis-là du mieux possible. Tu verras très vite que certains intérêts sont divergents et que ton rôle d'arbitre se précisera très vite. Personnellement j'ai même toujours eu pour principe de ne même pas résider dans les communes où je travaillais, je n'y était donc ni électeur ni contribuable, ni membre du bureau d'une association. Je sais qu'on peut trouver ça ridicule, mais j'en ai fait un principe, toujours respecté à ce jour. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Laliseuse Posté(e) le 6 mars 2018 Auteur Share Posté(e) le 6 mars 2018 Merci pour vos conseils ! J'en apprend beaucoup en vous lisant, car personnellement, je n'y connais rien en association... Dans mes précédentes fonctions, les bénévoles signaient directement un papier avec la mairie car l'association avait été dissoute lors de la création du poste. Tout ce que vous m'apprenez est donc très intéressant. Dans mon cas présent, je ne sais pas si l'association survivra, car elle n'existait que par et pour la bibliothèque. Elle bénéficiait de locaux municipaux et de subventions municipales. Hors, seule la subvention "animation" demeure cette année encore, mais certainement pas l'année prochaine. Alors je ne sais pas ce qu'ils choisiront. C'est une asso vieillissante mais très active malgré tout. Ils ont de bonnes idées, et j'aimerais que certains membres restent, même si l'asso se dissout. Devenir membre d'honneur me paraît une bonne idée. Comment puis-je revendiquer ce titre ? Surtout qu'il risque effectivement d'y avoir conflit d'intérêt : je pense ici à mon autre post, concernant la diffusion d'un billet via le mail personnel d'un bénévole... Est-ce que ceci est considéré comme conflit d'intérêt ? Dans ce cas, je risque de ne pas être une "membre d'honneur" très apprécié... Même si je pense que la mairie apprécierait bien que je le fasse... Quoi qu'il en soit, depuis que les choses sont claires pour tout le monde, tout se passe très bien. Et cette collaboration peut vraiment porter ses fruits. Il faut juste que j'apprenne à ralentir, et à prendre des pincettes quand je veux leur faire passer un message !! Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 7 mars 2018 Share Posté(e) le 7 mars 2018 Il y a 7 heures, Laliseuse a dit : je pense ici à mon autre post, concernant la diffusion d'un billet via le mail personnel d'un bénévole.. C'est l'exemple type d'une situation à laquelle tu vas devoir mettre bon ordre. La bibliothèque, service municipal communique avec ses lecteurs (qui sont aussi des électeurs) par une voix autorisée : celle de la Mairie, et donc la tienne. Nous-mêmes, en Réseau, tous nos messages et infos passent d'abord par le filtre du service communication, c'est te dire. L'attitude de la Mairie est assez classique : on coupe les vivres d'un côté, ce qui représente bien une prise de pouvoir nette (ton embauche y compris) mais d'un autre côté elle ne souhaite pas couper les ponts, ce qui se comprend aussi. Reste un aspect important : qu'en pense la BDP ? Chez nous la BDP a refusé d'accorder son aide et ses prestations aux points-lectures et annexes dirigés par des associations. Ailleurs ce peut être différent. La BDP est ton premier partenaire. Sa position la-dessus est fondamentale. Je ne pense pas qu'on "revendique" le titre de membre d'honneur, il est accordé, la plupart du temps, pour service rendu, à un ancien membre actif qui ne peut plus intervenir au titre de membre actif (pour des raisons statutaires ou autres). Bien sur, en réalité tout se passe discrètement. Un petit mot glissé ici ou là et un jour le president met à l'ordre du jour ta nomination comme membre d'honneur.... Mais membre de quoi ? d'une asso vieillissante, sans moyens et probablement vouée à une disparition programmée ? quel interêt sauf te creer une sorte d'obligation morale que tu vivras comme un gravier dans une godasse.? Ce n'est pas parce qu'on s'aime qu'on est obligé de se marier, non ? Un pacs est bien suffisant... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
B. Majour Posté(e) le 7 mars 2018 Share Posté(e) le 7 mars 2018 Il y a 20 heures, Laliseuse a dit : Dans mon cas présent, je ne sais pas si l'association survivra, car elle n'existait que par et pour la bibliothèque Vraiment ? Il faudra un jour que les professionnels purs et durs m'expliquent pourquoi nombre de bibliothèques acceptent des associations type "les amis de la bibliothèque", ou autre formulation du genre. Même la BNF a son association d'amis. L'association survivra si tu lui laisses de la place. De toute façon, si tu prends vraiment au sérieux l'idée de service public, tu comprendras très vite l'intérêt d'avoir une association de bénévoles pour t'épauler. Petits florilèges des avantages d'un "gravier dans la godasse" (comme le dit Ferris) - tu es malade : la bibliothèque reste ouverte. - tu es en déplacement BDP, en formation, la bibliothèque reste ouverte. - tu n'es pas à la couverture : tes livres sont couverts - tu reçois des classes, tu peux aller chercher des livres/accompagner les enfants en rayon... avec quelqu'un qui assure le prêt, ou inversement. - C'est vrai aussi les jours d'affluence pour le tout public. Tu es en banque d'accueil à prêter les documents, tes bénévoles nettoient et rangent les documents, et tu n'as pas de queue ni de gens qui s'impatientent. - Comme dit plus haut, les bénévoles peuvent suivre l'actualité de ce qui les intéresse. Si tu n'as plus de bénévoles, c'est toi qui devras te charger de tout. - Tu fais une animation, une heure du conte pendant une ouverture public... c'est possible. Sans intervenant extérieur. Parce que quelqu'un tient la banque d'accueil. Petit rappel pour les durs d'oreilles, les bénévoles le faisaient avant l'arrivée du professionnel : ils savent faire. Tout ce que tes bénévoles font, tu n'auras pas à le faire. Et ça se retranscrit directement dans des heures d'ouverture supplémentaire. Quand j'étais bénévole, nous ouvrions 5h30 au public + 9 heures aux écoles + 2h30 heures de couverture le mardi matin. Quand j'ai été embauché sur un 20 heures par semaine, j'ai aussitôt ouvert le mercredi et le samedi de 9h30 à 18h00 (avec une pause repas d'une demi-heure) => soit +12h30 d'ouvertures supplémentaires tout public. Ce qui a permis de tripler les horaires, et la fréquentation a suivi dans la même proportion. Rien de toute cela n'aurait été possible si l'association avait disparu ou s'était repliée sur d'autres activités Culture. J'ai des collègues qui, une fois embauchée, on vu effectivement l'association se saborder. Elles ont plutôt bavé, parce que jouer les super-girl en solo sur toute l'année, c'est lourd. Et il a fallu, du temps, beaucoup de temps pour obtenir une nouvelle embauche... et un bon paquet d'heures supplémentaires en attendant. ( à 3000+ habitants, il faudra que tu attendes de passer à 4000+ pour espérer un collègue pro, un jour. S'il n'y a pas d'autres impératifs.) Ce ne sont là que les raisons pratiques d'avoir un "gravier dans la godasse". Il en est d'autres plus financières : mécénat, sponsorisation, etc. Là où la commune est colorée politiquement, l'association ne l'est pas. Là où la commune ne peut pas aller chercher ce genre de financement, l'association le peut. Pareil pour les achats sur Internet. Une association peut thésauriser pour les fois où le budget diminue ou bien est sabré, et compenser un temps. Les membres d'une association "bibliothèque" servent d'ambassadeurs permanents de la bibliothèque, partout où ils passent. Dans les discussions, ils parlent souvent de leurs hobbies. Bien au-delà du territoire de la collectivité. Etc. Bien des raisons de maintenir l'association en vie. Pour servir au mieux la population et la lecture publique. Si l'association est vieillissante - ce qui n'est pas possible pour une association - alors on fait un appel à bénévoles. Même de manière ponctuelle pour une grosse animation. Pas besoin de pleurer après des parents ou d'autres, en se demandant par qui ils sont assurés en cas d'accident. Une association est obligatoirement couverte par une assurance. A ce niveau, sans subvention ou budget propre destiné à l'association, tu dois avertir ton élu culture de ce problème Laliseuse. Parce que tu vas te retrouver toute seule, à tout faire... comme tu le craignais au début de ce post. En ce qui concerne ta "revendication" pour être membre honoraire ou membre d'office pour d'évidentes raisons de service. Il faut l'inscrire dans la convention que la mairie va signer avec l'association, il faudra préciser membre gratuit (des fois que l'association demande à ses membres une cotisation pour survivre). Il faudra également voir les statuts de l'association pour voir si le cas est permis. A défaut, modifier les statuts pour le permettre. Ce qui veut dire en parler avec l'association et le bureau, et défendre l'idée d'une subvention si elle n'est pas déjà présente : car subvention et budget municipal sont deux choses différentes. Pour les conflits d'intérêt ? Je ne vois pas trop comment deux personnes sur un tandem, pédalant dans la même direction : offrir un service bibliothèque au public (pour les bénévoles depuis des années) pourraient avoir des conflits d'intérêt. Pour moi, le problème du mail perso n'est pas un conflit d'intérêt, c'est une mauvaise pratique, sans doute due au fait qu'il n'y avait pas de mail disponible à la bibliothèque à une certaine époque. Peut-être due aussi à l'ignorance des responsabilités de cette personne, et surtout de la présidente de l'association qui sera la responsable d'office en cas de problème. (suivant les statuts de l'association, ça pourrait être sur ses deniers personnels) Ce n'est pas un conflit d'intérêt, c'est l'ignorance des risques encourus et de l'obligation de protection des données... dont tu, professionnelle, deviens responsable. Avant ton arrivée quelqu'un d'autre l'avait cette responsabilité. Normal. Maintenant, c'est de ta responsabilité, ce qui oblige à passer par toi... parce que ce sera la mairie qui deviendra responsable en cas de problème ou de plainte d'un usager. C'est elle qui va devoir assurer la confidentialité des données, et l'obligation de faire signer ou cocher la petit croix garantissant que les usagers sont au courant de leurs droits. Ce qui n'empêche pas le bénévole d'écrire son billet, hein ! Hum, bon, peut-être que Ferris a des exemples de vraies situations conflictuelles bénévoles-professionnels qui auraient empêché le professionnel de remplir sa mission. En fin de carrière, il doit bien y avoir un ou deux exemples à partager. Bernard Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 8 mars 2018 Share Posté(e) le 8 mars 2018 (modifié) Il y a 20 heures, B. Majour a dit : Petits florilèges des avantages d'un "gravier dans la godasse" (comme le dit Ferris) - tu es malade : la bibliothèque reste ouverte. - tu es en déplacement BDP, en formation, la bibliothèque reste ouverte. - tu n'es pas à la couverture : tes livres sont couverts - tu reçois des classes, tu peux aller chercher des livres/accompagner les enfants en rayon... avec quelqu'un qui assure le prêt, ou inversement. - C'est vrai aussi les jours d'affluence pour le tout public. Tu es en banque d'accueil à prêter les documents, tes bénévoles nettoient et rangent les documents, et tu n'as pas de queue ni de gens qui s'impatientent. - Comme dit plus haut, les bénévoles peuvent suivre l'actualité de ce qui les intéresse. Si tu n'as plus de bénévoles, c'est toi qui devras te charger de tout. - Tu fais une animation, une heure du conte pendant une ouverture public... c'est possible. Sans intervenant extérieur. Parce que quelqu'un tient la banque d'accueil. Oui, sauf que c'est exactement ce qui se passe pour toutes les bibliothèques tenues par des bénévoles hors du statut associatif, et même si elles n'ont pas signé individuellement la charte du bibliothécaire volontaire http://www.adbdp.asso.fr/images/pdf/1973-charte-du-bibliothecaire-volontaire.pdf. Ce que tu décris se passe tous les jours dans notre réseau, sans la présence de la moindre association. Le gravier, mon cher Bernard, ce ne sont pas du tout les benevoles, c'est la position de conflit d'intérêt potentielle qu'il y aurait à être membre, même d'honneur, d'une association ET fonctionnaire territorial. Et c'était la question de Laliseuse. On pourrait d'ailleurs mentionner d'autres questions sur le fait de reprendre un fonctionnement associatif pour en faire un fonctionnement public, ne serait-ce que la question de savoir si tous les aspects legaux (droit de prêt, declaration Sofia, CNIL, subventions regionales et j'en passe...) ont bien été respectés par l'association. Il est possible que certains aspects ne soient pas conformes. C'est un travail important à faire rapidement, car les bibliotheques d'association ont les mêmes contraintes légales que nous. La plupart du temps les "associations des amis de la bibliothèque de" jouent un rôle d'aide assez intéressant pour les animations, certaines acquisitions, des formations etc..., elles sont le plus souvent "chapeautées" par des BDP, et comportent effectivement dans leurs membres des elus, des fonctionnaires et des benevoles. Mais il s'agit là d'une autre association, pas celle qui existe actuellement. Voir avec la BDP si une telle association n'existe pas déja. Auquel cas il suffira d'y adhérer. Tu en as un exemple a minima sur http://www.lecturepublique18.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=671&catid=38&Itemid=70 D'autre modeles existent, hors BDP, pour des villes plus importantes : http://culture.lozere.fr/acteur/association-des-amis-de-la-bibliotheque-de-mende.html (qui a même son siège à la bibliotheque municipale, mais n'est ouverte qu'à des benevoles). Par contre dans ce type d'association on ne décide pas des horaires d'ouverture ou des acquisitions, ou du montant des inscriptions. Le rôle de chacun est clair et net. Passer du statut de bibliothèque associative actuel à un modèle d'association des amis de..serait donc intéressant. Et c'est un beau chantier en perspective. Modifié le 8 mars 2018 par Ferris Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
B. Majour Posté(e) le 10 mars 2018 Share Posté(e) le 10 mars 2018 Le 08/03/2018 à 16:59, Ferris a dit : Oui, sauf que c'est exactement ce qui se passe pour toutes les bibliothèques tenues par des bénévoles hors du statut associatif, et même si elles n'ont pas signé individuellement la charte du bibliothécaire volontaire http://www.adbdp.asso.fr/images/pdf/1973-charte-du-bibliothecaire-volontaire.pdf. Ce que tu décris se passe tous les jours dans notre réseau, sans la présence de la moindre association. Tu veux dire qu'elles peuvent remplacer entièrement un professionnel ? Qu'elles peuvent encaisser des cotisations sans avoir tout le protocole à respecter ? Et quid des responsabilités en cas de soucis ? Accidents ou autres du public, en présence d'un bénévole. Perte ou vol de caisse ? Quand je vois tout le tintouin que j'ai dû remplir quand j'ai failli avoir la gestion d'une régie + obligation de me rendre au trésor public, avec tenues de comptes pliées au carré, + obligation de m'assurer pour le montant de la caisse, etc. Je me dis : mais merde, si ça ne pose aucun problème, alors les bénévoles sont indispensables en bibliothèque... pour tenir les régies. Dans une association, il y a une assurance obligatoire et une tenue de comptes obligatoire. Les bénévoles sont couverts dans toutes leurs activités associatives. Et ça se passe comment avec des bénévoles qui n'ont rien signé ? Ils sont couverts pas qui en cas de pépin ? Là, si on veut faire signer un "contrat" de bibliothécaire volontaire, c'est possible. Rien que pour couvrir la personne, dans son activité... et, par exemple, contre l'idiotie d'un gamin qui se suspend à des rayonnages, les reçoit tous sur la figure et se blesse ou blesse les autres. Avec des parents qui portent plainte. Idem, un ou une bénévole sans statut peut-elle faire appliquer le règlement intérieur ? Le 08/03/2018 à 16:59, Ferris a dit : Le gravier, mon cher Bernard, ce ne sont pas du tout les bénévoles, c'est la position de conflit d'intérêt potentielle qu'il y aurait à être membre, même d'honneur, d'une association ET fonctionnaire territorial. Et c'était la question de Laliseuse. Oui, c'est un peu ce qui me chagrine dans ton gravier (qui est censé faire mal surtout) dans la godasse. J'ai un peu, et même beaucoup de mal, à comprendre comment et pourquoi il pourrait y avoir, soudain, des conflits d'intérêts. Alors que depuis des années, les bénévoles sont en place, avec toute la confiance de la municipalité, sans conflits d'intérêt, sinon ils ne seraient plus en place. La Mairie aurait profité de l'embauche pour les évacuer. (Tiens, à voir si c'est le cas) Pourquoi y aurait-il conflit si le professionnel s'intéresse à l'association ? Ou s'il en est membre. J'ai beau chercher, je ne vois pas encore à quel moment il pourrait y avoir conflit d'intérêt. A la rigueur, tu me dirais qu'avec un changement de municipalité, il pourrait y avoir des problèmes avec des propos tenus par des bénévoles envers le nouveau maire. Ok. Mais pas plus que par des professionnels. Et, en général, il y a plus de chance que les bénévoles démissionnent pour ne pas cautionner une municipalité qui leur déplaît. Sauf si on arrive à les convaincre qu'ils/elles ne travaillent pas pour les élus, mais pour les enfants et les autres personnes de la commune. Comme les professionnels le font, peu importe la mandature. C'est pour ça, Ferris, que je t'ai posé la question sur un conflit d'intérêts qui empêcherait le professionnel de remplir sa mission. (autant que je sois au courant, pour mieux y répondre le moment venu ). Perso, je redoute plus le départ de mes bénévoles qu'un éventuel/potentiel/hypothétique conflit d'intérêts. Parce que l'embauche d'un nouveau collègue, ce n'est pas pour demain. Encore plus vrai avec la disparition des contrats aidés => il y a d'autres emplois prioritaires sur la commune. D'où est-ce la peur du loup, ou bien tu as connu de tels cas conflictuels dans ta carrière ? Le 08/03/2018 à 16:59, Ferris a dit : Passer du statut de bibliothèque associative actuel à un modèle d'association des amis de..serait donc intéressant. Et c'est un beau chantier en perspective. C'est exact. Et il n'y pas besoin de changer les statuts de l'association s'ils sont assez généralistes. Par exemple : développer la lecture publique, c'est suffisamment large pour regrouper la gestion d'une bibliothèque et/ou l'aide à des professionnels. Bien sûr, c'est toujours à voir suivant les situations locales. Tout n'est pas toujours rose dans le rapport entre personnes. Et ça, on peut l'apprendre plus facilement en étant membre de l'association et en assistant aux AG. AG qui ne sont pas forcément ouverte au public, ni aux personnes extérieures. Un bibliothécaire averti en vaut deux. Et on peut s'infiltrer très facilement en donnant les chiffres de la bibliothèque lors de l'AG (en tant que membre, ou pas... suivant le bonne volonté du bureau dans ce dernier cas). Pareil, si deux personnes ne se supportent pas et s'engueulent durant une AG, on évitera de les mettre ensemble sur un même créneau. Beaucoup de raisons d'être présent sur une AG. Cependant, ça reste mon point de vue. Bernard Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
B. Majour Posté(e) le 10 mars 2018 Share Posté(e) le 10 mars 2018 (modifié) Une fois suffit ! Modifié le 10 mars 2018 par B. Majour Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 10 mars 2018 Share Posté(e) le 10 mars 2018 Il y a 3 heures, B. Majour a dit : Tu veux dire qu'elles peuvent remplacer entièrement un professionnel ? Qu'elles peuvent encaisser des cotisations sans avoir tout le protocole à respecter ? Bien sur, sinon je ne vois pas comment on pourrait fonctionner. C'est d'ailleurs parfaitement légal. Les bénévoles (qui l'acceptent) signent un document en début d'année budgétaire (elles deviennent mandataires chez nous, mais tu peux appeler ça régisseur adjoint etc...). A partir de ce moment elles en ont les responsabilités mais sont aussi couvertes que nous. J'ai pas le papelard sous la main, mais c'est hyper-classique. Voilà le texte de loi : Peut être nommé régisseur, tout agent de la fonction publique territoriale ou hospitalière mais également toute personne physique extérieure à la collectivité ou à l'établissement public local.Par ailleurs, pour être nommé régisseur, l'agent ou la personne physique extérieure à la collectivité ou à l'établissement public local doit être majeure et de nationalité française ou ressortissant européen.https://www.collectivites-locales.gouv.fr/titre-2-nomination-regisseur-et-des-mandataires Il y a 3 heures, B. Majour a dit : Quand je vois tout le tintouin que j'ai dû remplir quand j'ai failli avoir la gestion d'une régie + obligation de me rendre au trésor public, avec tenues de comptes pliées au carré, + obligation de m'assurer pour le montant de la caisse, etc Ah mais attention, il y a un régisseur titulaire, obligatoirement fonctionnaire, qui passe régulièrement dans les annexes pour relever les comptes, refaire les fonds de caisse etc...et s'assurer que tout va bien. Et c'est elle qui rend les comptes à la Trésorerie. D'ailleurs elle touche une prime pour ce travail. Il y a 3 heures, B. Majour a dit : J'ai un peu, et même beaucoup de mal, à comprendre comment et pourquoi il pourrait y avoir, soudain, des conflits d'intérêts. "Soudain" ? Parce que ce changement de rôle de décideur (avec Laliseuse on passe d'un coup en fonctionnement décisionnaire municipal) EST SOUDAIN et peut être brutal. Tout simplement parce que les gens qui décidaient entre eux de ce qu'il convenait de faire, doivent désormais passer par le filtre territorial. Et ce n'est pas rien. Qu'il s'agisse des cotisations, des horaires d'ouverture (et là il y aurait de quoi dire...), de l'établissement d'une politique d'acquisition etc...ce n'est plus l'association "bibliothèque" qui tranche. C'est l'agent municipal. S'il faut trancher. Et ça arrivera obligatoirement. Sauf dans ton petit monde merveilleux où tout le monde s'entend bien....mais on ne va pas refaire ce débat, éternel chez toi. Ce n'est pas la cohabitation fonctionnaire/benevoles (associatifs ou non) qui pose problème en soi, c'est qu'à la fin des fins c'est le fonctionnaire territorial qui tranche et décide. On l'a nommé pour ça, pas pour passer le balai en regardant des benevoles fonctionner ad vitam eternam comme elles l'ont toujours fait. Et s'il y a desaccord il vaut mieux être clairement d'un côté, du côté statutaire, que le cul entre deux chaises à essayer de ménager la chèvre et le chou. Dans le système ancien les benevoles associatifs étaient décisionnaires, de tout. Ce n'est plus le cas. Laliseuse est là. Quelque part c'est vrai que c'est brutal. Mais ça ne veut pas dire qu'il y aura nécessairement des problèmes conflictuels. Un exemple: chez nous, quand on a decidé d'informatiser certaines annexes, des bénévoles ont préféré foutre le camp. C'est leur choix. Individuel. En associatif, l'asso aurait pu s'y opposer, pour préserver son unité, ménager les susceptibilités etc...Sous statut municipal, c'est évidemment hors de question. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
B. Majour Posté(e) le 13 mars 2018 Share Posté(e) le 13 mars 2018 Le 10/03/2018 à 23:36, Ferris a dit : "Soudain" ? Parce que ce changement de rôle de décideur (avec Laliseuse on passe d'un coup en fonctionnement décisionnaire municipal) EST SOUDAIN et peut être brutal. Pas si soudain que ça. Une embauche ne se décide pas du jour au lendemain. En plus, la mairie en parle à l'association. Normalement. Tu sais, Ferris, pendant mes dix premières années de bénévolat, j'étais bénévole dans l'espoir que notre structure soit un jour tenu par un professionnel (pas forcément moi en l'occurrence, puisque je travaillais ailleurs). C'était notre but : garantir la pérennité de notre investissement en temps, et même en argent. Pour l'entier bénéfice de la population. Parce qu'une bibliothèque nous a toujours paru indispensable à la vie d'une commune. Le plus désolant aurait été que notre travail disparaisse, et se perde dans le néant. Alors, oui, je trouve très choquant qu'on en soit à l'idée de conflits d'intérêts. C'était notre but de bénévoles : garantir la survie de la bibliothèque. Tu as des bénévoles dans ton réseau, elles sont là pour quoi ? Pour assurer quoi, en petite structure et points lecture. Si ce n'est garantir la présence d'une bibliothèque locale. Dans les petits villages, on n'est pas aveugle. On comprend très bien que la volonté des hauts politiques, c'est d'avoir une grosse surface centrale, très ouverte... et puis on ferme les petites annexes "non rentables". Tu ne le vois peut-être pas comme ça. Mais moi, si. Je sais aussi que nous avons forcé - oui forcé - la main des élus locaux pour ouvrir une structure. Sans ce forçage, soutenu par l'école, il n'y aurait pas eu de bibliothèque. Les bénévoles peuvent forcer la main, là où des professionnels se cassent les dents. Faudrait pas croire que les bénévoles sont uniquement là pour se faire un petit quatre-heures entre copines. (elles peuvent le faire ailleurs) Animer et faire vivre une bibliothèque, c'est du boulot. Et si mes bénévoles restent, et que d'autres viennent, des jeunes aussi, c'est que nous partageons un certain idéal de service. Et une certaine convivialité, oui, c'est vrai. Nous offrons un accueil où les gens peuvent trouver leur place. (sans doute l'avantage d'avoir été bénévole) Le 10/03/2018 à 23:36, Ferris a dit : Sauf dans ton petit monde merveilleux où tout le monde s'entend bien.... Peut-être parce que j'y mets du mien, et que ma présidente aussi. Il y a d'autres associations, où ça s'est plus mal passé. Emergence d'un professionnel dans l'équipe et fin de l'association (cf. plus haut) Trop de bénévoles, ça entraîne des clans avec des cassures brutales. (avec rupture du service) Pas besoin de l'arrivée d'un professionnel pour que les gens se déchirent. Mais ça peut provoquer l'arrivée d'un professionnel extérieur, plus neutre. Laliseuse n'a pas l'air d'être dans ce cas. Enfin, je l'espère pour elle. Le 10/03/2018 à 23:36, Ferris a dit : mais on ne va pas refaire ce débat, éternel chez toi. Eternel, non pas. Je ne pense pas durer aussi longtemps. Mais j'en comprends les raisons. Tu es chef, et donc ton fonctionnement t'oblige à trancher, décider, imposer le fonctionnaire. Je viens d'un autre métier où il fallait ménager la chèvre et le chou, le patron et l'employé, sous peine de revoir toute sa copie informatique. Ce qui oblige à un autre fonctionnement. Normal d'appliquer le modèle que chacun connaît. Si je traite les bénévoles comme des partenaires, ce n'est pas innocent. Avec mes autres partenaires, je ne tranche pas, je ne décide pas, je n'impose pas : je coopère pour rendre le meilleur service possible et que tout le monde y trouve son compte. C'est mon mode de fonctionnement. Et peut-être que je sais dire que nous travaillons avant tout pour les enfants lorsqu'il y a des frictions avec d'autres partenaires. Mon idéal de service est clair. Sauf que ça reste mon mode de fonctionnement. Je ne te fais pas reproche du tien, j'essaie juste de comprendre par quoi il est motivé, avec certainement de très bonnes raisons. Des fois que je sois amené à l'utiliser. Merci pour ton complément d'informations, toujours utile. Bernard Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Louve Posté(e) le 13 mars 2018 Share Posté(e) le 13 mars 2018 Personnellement j'ai toujours des doutes sur les très petites structures qui fonctionnent avec bénévoles et documents de la BDP parce que bien souvent elles sont une "annexe de l'école", que bien souvent elles véhiculent une image datée, parfois figée des bibliothèques. Ce qui me gêne aussi énormément est que l'on se contente du peu: "mieux vaut une bib ouverte 4h/semaine que pas de bib". Et si nous imaginions une autre manière de servir ? En nous inspirant aussi de ce que font les géants de la distri. Je peux vous dire que dans le village de mes parents, Amazon a beaucoup plus de succès que la petite bibliothèque. Surtour au niveau des jeunes. Pourquoi? Parce que les jeunes trouvent moyen moins, pas glop,.. la bib qui ne leur propose rien qui les intéresse, que les dames de la bibliothèque sont toutes d'anciennes profs, parfois même doublées d'anciennes animatrices cathé, aumônerie... Amazon c'est mieux parce que c'est livré direct à la maisons, qu'avec les potes on peut se faire une session pizza/coca tout en discutant . Aux beaux jours, on peut le faire à l'arrêt de bus du coin aussi. Ou au niveau de l'ancien lavoir... En tous les cas, la bib aujourd'hui, le public qu'elle touche c'est l'école maternelle/primaire et les copines des bénévoles (enfin pas toutes). Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
B. Majour Posté(e) le 13 mars 2018 Share Posté(e) le 13 mars 2018 il y a une heure, Louve a dit : Et si nous imaginions une autre manière de servir ? Lance les idées Louve. Mais précise le budget de la commune... parce que quand même, il y a un rapport évident. Quand notre association a commencé avec 3000 Fr de budget, c'était bien peu. Et c'est vrai que les achats principaux se sont concentrés sur les primaires (14 classes à servir) : 5h30 d'ouverture au public, + entre 9-10h00 d'ouverture aux classes. Pour le reste, il y avait de généreux donateurs. Chez nous, ce sont les enfants qui ont drainé les parents vers la bibliothèque. Les enfants sont partis au collège ou en FAC, les parents continuent à passer. Maintenant, si je me repenche un peu sur le passé. En douze ans de bénévolat, combien avons-nous reçu de demandes d'emploi d'un pro ? Aucune à ma connaissance. Juste une personne qui a proposé ses services pour diriger la bibliothèque, sans être une pro... et en plus elle ne s'est même pas présentée à l'équipe. Si on veut donner des envies aux élus, il faudrait peut-être leur montrer ce que pourrait devenir une structure entre des mains plus professionnelles. A force de recevoir des candidatures spontanées, avec des projets de structure, l'idée d'ouvrir des postes pourraient germer. C'est comme pour les voyages, sans pub dans les boîtes aux lettres, personne n'en a envie. A quel moment les pros vont lancer des campagnes de pub et inviter au voyage ? Pour Amazon, tu as raison, ça arrive chez soi. Chez soi ou à la bibliothèque ? Si un gamin d'un petit village peur "commander" un document dans un gros catalogue de bibliothèque, et le voir arriver "chez lui", dans sa bibliothèque. Est-ce que les bénévoles pourront continuer à ignorer le reste du public. Avec ton idée d'Amazon et de chez soi, il y a à creuser. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Louve Posté(e) le 13 mars 2018 Share Posté(e) le 13 mars 2018 (modifié) Il y a 21 heures, B. Majour a dit : Lance les idées Louve. le bibliodrive: facile à imaginer ce que ça représente! le panier_de_livre: sur le même principe que les AMAP le co-voiturage de livres: je passe à la bib chercher un bouquin et au passage je vous le dépose, oui, oui même si c'est pour quelqu'un d'autre! C'est comme une procuration que l'on aurait fait signer et tant d'autres idées! Il y a 21 heures, B. Majour a dit : Chez nous, ce sont les enfants qui ont drainé les parents vers la bibliothèque. Les enfants sont partis au collège ou en FAC, les parents continuent à passer. par curiosité: ton taux de pénétration; il est de combien? Modifié le 14 mars 2018 par Louve Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 14 mars 2018 Share Posté(e) le 14 mars 2018 Il y a 21 heures, Louve a dit : Personnellement j'ai toujours des doutes sur les très petites structures qui fonctionnent avec bénévoles et documents de la BDP parce que bien souvent elles sont une "annexe de l'école",(...) En tous les cas, la bib aujourd'hui, le public qu'elle touche c'est l'école maternelle/primaire et les copines des bénévoles (enfin pas toutes). Exact. Dans notre réseau seule la présence régulière d'un professionnel, et de preference présent à l'accueil, a pu mettre fin à ces pratiques. Un point-lecture a ainsi été fermé quand la BDP a vu que le seul lectorat actif était l'école, et les bénévoles elles-mêmes les seules emprunteuses ! Quant à la convivialité du bénévole qui connaîtrait tous les gens du coin, c'est un mythe total. Elles accueillent chaleureusement leurs copines (avec lesquelles elles ont souvent été à l'école), mais traitent les autres avec le plus parfait désintérêt. Elles adorent les tout petits mais détestent les enfants plus âgés, sans même parler des pré-ados (qui de toutes façons ont fui les lieux depuis longtemps). Trois de ces structures perdurent chez nous, elles ne sont pas informatisées et, depuis peu, n'ont plus de budget propre mais uniquement un faible apport BDP, qui leur est apporté par la Centrale après tri des ouvrages. Sans informatique, elles annoncent des statistiques "manuelles" qui sont totalement bidonnées et invérifiables, ce qui leur permet de perdurer (jusqu'à ce que la mairie décide de récupérer les locaux). Ces structures sont condamnées mais, en attendant, elles causent un grand tort à l'image de marque de la profession. Par ailleurs elles restent un alibi commode pour certains élus qui n'hésitent pas à déclarer que le "territoire" de l'interco est bien desservi, en s'appuyant sur leur existence. Ajoutons que la BDP n'a pas ouvert de nouvelle structure de ce genre depuis des années. Auparavant on trouvait des bénévoles et on finançait le truc. Aujourd'hui, on s'assure qu'il y aura un pro à plein temps + des bénévoles avant de créer la structure. Or, comme on n'embauche plus.... Effectivement, selon la typologie BDP, ces structures ne sont obligées d'ouvrir que 4h par semaine. Je veux bien que les statistiques nationales continuent de les comptabiliser, mais dans ce cas c'est n'importe quoi... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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