chachou85 Posté(e) le 7 novembre 2018 Share Posté(e) le 7 novembre 2018 Lors de ma prepa bibas il a ete denigrer le terme de mediatheque comme quoi ce n etait pas une vrai bibliotheque et que l audiovisuel prenait le dessus. Qu en pensez vous? Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 7 novembre 2018 Share Posté(e) le 7 novembre 2018 (modifié) Revenons aux fondamentaux. Dans ce genre de situation il faut savoir de quoi on parle. Définition : Mediathèque : Lieu où sont consultables des données rassemblées sur des supports variés, correspondant aux différents médias. C'est clair. A la limite, ça veut dire que dès que tu proposes ne serait-ce que 10 CD, 10 DVD et un accès internet, et 40 000 bouquins, tu es une mediathèque. Maintenant toutes les bibliothèques sont de fait des médiathèques. Même le petit point-lecture de 30 m2 qui reçoit une valisette de CD tous les six mois. Maintenant il faut être capable de déceler ce qu'il y a derrière cette affirmation : pas une VRAIE bibliothèque, parce que l'audiovisuel prend le dessus ? Mais alors c'est quoi une bibliothèque ? Un endroit où le seul média est le papier ? Définition : au sens étymologique c'est vrai : Une bibliothèque (du grec ancien βιβλιοθήκη : biblio, « livre » ; thêkê, « dépôt ») est le lieu où est conservée et lue une collection organisée de livres. Mais la réalité n'est pas étymologique, sinon nous travaillerions tous à feu la Bibliothèque d'Alexandrie. Complétons donc la définition grâce à l'ami Wiki : Les bibliothèques proposent souvent d'autres documents (journaux, périodiques, enregistrements sonores, enregistrements vidéo, cartes et plans, partitions) ainsi que des accès à internet et sont parfois appelées médiathèques ou informathèques. Bon, laissons de côté les définitions pour creuser le sens profond de la question, le sens caché, l'hypocrisie du propos : Le vrai et seul vecteur de la culture est le livre. Le reste ce sont des amusettes pour incultes. Ce qui supposerait au passage que lire un livre sur une tablette ou une liseuse, ce n'est pas lire. Comment on va définir les bibliothèques Troisième lieu ? On dira que dès qu'il y a une cafétéria et un canapé, ce n'est plus une bibliothèque mais un bistrot ? Et que fait-on de tous nos supports d'animations, nos jeux, nos ludothèques, nos marionnettes, nos jeux video et j'en passe, que ça transforme les bibliothèques en fêtes foraines ? Continuons donc à travailler donc dans de fausses bibliothèques, on y apporte davantage que dans une papeterie. Ceci dit, fais attention Charlène, il s'agit d'une prépa Bibas, autrement dit de te préparer à travailler dans des BU essentiellement. Pas dans une BM. Il est donc important maintenant de savoir où tu veux bosser et avec qui. Modifié le 7 novembre 2018 par Ferris Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Pigranelle Posté(e) le 9 novembre 2018 Share Posté(e) le 9 novembre 2018 En regardant l'usage, j'ai l'impression que aujourd'hui le terme "médiathèque" dans l'esprit des usagers est souvent associé à une structure relativement importante: si tu colles cette étiquette à une petite antenne qui certes propose un bac à dvd et un pc, tu risques peut-être de faire des déçus. Le terme médiathèque a été beaucoup utilisé lors des restructurations ou des constructions de nouvelles bibliothèques par les mairies qui voulaient marquer le coup et montrer l'effort de modernisation. Exemple dans ma ville on a une "médiathèque" pour la tête de réseau et "bibliothèques" pour les antennes, cela dit les gens disent aussi souvent "bibliothèque" pour désigner la médiathèque... Côté BU par contre on n'a pas du tout adopté le terme de médiathèque même si on propose un grand nombre de médias différents. Les universités qui veulent marquer le coup de la modernité vont utiliser plutôt le terme de "learning center" qui tout comme une "médiathèque" ou une "bib troisième lieu" peut recouper tout et n'importe quoi, mais qui souhaite signifier davantage que bibliothèque. Tu as raison d'essayer de te faire une opinion car même pour un concours orienté BU (mais pas que puisque tu peux travailler à la BnF, BPI...) c'est le genre de questions qu'on peut te poser. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 9 novembre 2018 Share Posté(e) le 9 novembre 2018 il y a 4 minutes, Pigranelle a dit : En regardant l'usage, j'ai l'impression que aujourd'hui le terme "médiathèque" dans l'esprit des usagers est souvent associé à une structure relativement importante Exact, et c'est du vécu. Un monsieur d'une soixantaine d'année faisait visiter la bibliothèque à un ami extérieur qui lui demanda à un moment, mais pourquoi ça s'appelle mediathèque ? Et l'autre de répondre, assez fier, parce que c'était SA ville et Sa bibliothèque, "parce que c'est plus grand". Je ne suis pas intervenu. il y a 7 minutes, Pigranelle a dit : Tu as raison d'essayer de te faire une opinion car même pour un concours orienté BU (mais pas que puisque tu peux travailler à la BnF, BPI...) c'est le genre de questions qu'on peut te poser. Exact aussi. Mais là il faut savoir sortir des questions de fiertés locales (qui commencent à dater des années 90 en gros) et d'effets de mode, et retourner aux fondamentaux. Dans un jury de concours, BU ou BM, ce sont les contenus qui font sens, pas les opinions. Ceci dit il me semble que la mode du mot "médiathèque" a un peu passé ces derniers temps. Celle de Troisieme ou Tiers lieu n''est pas encore arrivée. Nous sommes donc, pour les BU du moins, dans une phase de transition se traduisant par des anglicismes. Par contre il est à remarquer que le diplôme de "Mediathécaire" ou de "Mediathécaire-documentaliste" est encore très utilisé dans les organismes de formation (Universités, IUT, CNED...). C'est intéressant de s'y plonger car on voit très bien, à travers le contenu des formations proposées que les contenus sont assez différents, plus orientés. Exemple de Toulouse : http://www.univ-tlse2.fr/accueil/formation-insertion/odf-2016-2020/du-mediathecaire-documentaliste-516852.kjsp Ceci dit, s'il y a un jour une Loi, ce sera une loi sur les Bibliothèques et non sur les médiathèques. Et encore moins sur des learning center. Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
B. Majour Posté(e) le 9 novembre 2018 Share Posté(e) le 9 novembre 2018 Le 07/11/2018 à 20:24, chachou85 a dit : et que l audiovisuel prenait le dessus Donc pas médiathèque, mais l'audio-visuel prend le dessus. C'est un contraste assez amusant. Surtout qu'en BU, les ressources numériques/postes informatiques commencent à prendre de la place et que les collections sont en diminution. (cf. les learning centers) Mais BU, c'est pas MU. Et BIBAS, n'est pas MEDAS (médiathécaire assistant spécialisé). Le nom sonne déjà moins bien. L'AS des BIB, c'est un BIBAS. MEDAS, ça fait club Med, ou pire si on rajoute une lettre. Après, une médiathèque, ça donne des médiateurs. Une bibliothèque, des bibliothécaires. Dénigrer le terme médiathèque, on se demande bien pourquoi. On travaille toujours sur des collections. Quand une grosse partie des livres sera numérisée, pourra-t-on encore parler de "livres", et donc de bibliothèques. Ou de silo de données numériques ? En tout cas, c'est certain, Charlène, c'est une question à te poser. Pas juste sur le côté médiathèque, terme à dénigrer, mais aussi pour voir ce que les BU et autres proposent du côté des ressources autres que le livre. La BNF (*) est une supermédiathèque et elle donne accès a bien plus que le livre. (* Attention à bien regarder que la BNF n'est pas seule, elle a des annexes. Dont celle de Jean Villar à Avignon. Une question sur le terme médiathèque peut déboucher sur tes connaissances sur ces-dites annexes, ou même sur les missions de la BNF, ou d'autres structures où oeuvrent les BIBAS) Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Pigranelle Posté(e) le 12 novembre 2018 Share Posté(e) le 12 novembre 2018 Citation Dans un jury de concours, BU ou BM, ce sont les contenus qui font sens, pas les opinions. C'est vrai... disons qu'avoir déjà réfléchi à cette question ce serait pas mal. Après j'ai déjà eu à un oral, sur un sujet sur lequel je n'avais pas d'opinion, un jury qui suite à une conclusion "p'têtre bien qu'oui ptêtre bien qu'non" m'a demandé de trancher clairement. Personnellement j'ai toujours trouvé un peu "novlangue" les termes "discothèque" (pas très parlant pour les usagers...) ou "dvdthèque", encore plus "discothécaire" ou "médiathécaire". Pour moi il y a des bibliothécaires (même si c'est inexact par rapport à l’étymologie ça me semble un terme largement répandu et compris de tous), des bibliothécaires donc, spécialisés éventuellement en musique, ciné, ressources numériques...etc. C'est vrai que "médiathèque" maintenant fait presque désuet, certaines mairies aiment bien les trucs genre "centre culturel" ou lancent des appellations singulières genre "les champs libres" à Rennes... Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ferris Posté(e) le 12 novembre 2018 Share Posté(e) le 12 novembre 2018 Pas facile c'est sur, d'autant plus que si on veut à la fois "faire sens" et utiliser des termes compréhensibles par le public, on est vite pris entre deux feux. Et même davantage car, outre les définitions qui ne durèrent qu'un temps (passeur de culture et autres conneries créées à l'époque des emplois-jeunes), on a aussi la définition administative qui peut changer. Chez nous par exemple, depuis qu'on est en réseau, on est tous devenus "animateurs lecture" (c'est sur la feuille de salaire à côté du grade). Or cette notion d'animation, comme celle de médiation, sont de plus en plus prégnantes dans nos fonctions réelles de terrain. Quelque part le mediateur/animateur (culturel) est ce qui est en passe de nous définir le plus, à travers des fonctions qui ont évolué. C'est ce que tu soulignes en parlant des trucs genre centre culturel par exemple. Nous sommes des "acteurs culturels" dans la cité, sans bornage très clair dans la définition de ce que ça peut représenter. Du coup le bibliothécaire apparait comme une notion restrictive et étriquée, tout comme le médiathécaire, qui cumule un plus l'inconvenient, tu as raison, d'être peu compréhensible et de plus en plus désuet. Et puis, pour les puristes, il y a toujours ce mélange entre la fonction et le grade car bibliothécaire est un grade. (encore plus, maintenant qu'il y a des bibliothécaires principaux.) Finalement on rejoindrait vite les discussion qui ont eu lieu ici sur la redéfinition des espaces et secteurs d'une bibliothèque : on le fait en fonction du public cible du lieu ou du contenu des rayonnages ? Et puis maintenant que nous sommes aussi des ecoles de la citoyenneté, ça n'arrange pas les choses. Je me demande si un jury accepterait aujourd'hui la notion de mediateur... Et si je bosse dans une Tiers lieu à la caféteria, je suis quoi ? Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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