[Communiqué] À l'heure de l'adoption de la loi immigration, l'ABF rappelle ses valeurs

[ABF]

Après l’adoption du projet de loi immigration, l’ABF souhaite rappeler son engagement en faveur de l’accueil inconditionnel en bibliothèque de toutes les personnes, quelle que soit leur nationalité, et quelles que soient leurs situations sociales et administratives. 

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[Ferris]

"Les bibliothèques sont et seront encore un lieu ouvert à toutes et tous, preuve que les politiques publiques culturelles sont le lieu du respect des droits humains."

 

Et pour un migrant sans papiers, SDF, et sujet aux fuites urinaires, on fait comment ?

[Pamina]

Le 22/12/2023 à 19:34, Ferris a dit :

"Les bibliothèques sont et seront encore un lieu ouvert à toutes et tous, preuve que les politiques publiques culturelles sont le lieu du respect des droits humains."

 

Et pour un migrant sans papiers, SDF, et sujet aux fuites urinaires, on fait comment ?

 

La réponse est dans le communiqué de l'ABF.

[B. Majour]

Bonjour Pamina

 

C'est toujours rigolo de voir comment Ferris peut pourrir une intervention en sortant quelques mots de leur contexte.

Là, on a l'impression qu'un hall de gare, ouvert à toutes et à tous remplit les mêmes fonctions qu'une bibliothèque.

C'est très fort.

 

Zavatta n'aurait pas fait mieux.

 

Surtout sur un sujet où des républi - ah non, tiens, je ne peux plus écrire ce mot, concernant ces gens - ont voté une telle loi. Avec la bénédiction du président qui plus est.

 

Alors merci à ceux qui croient que les bibliothèques sont encore un rempart de la démocratie, et qui se battent au quotidien pour faire vivre cette idée.

 

Et bravo pour le programme Livr'exil et ceux qui l'ont créé.

 

Bonnes fêtes de fin d'année.

 

[Ferris]

Le 21/12/2023 à 03:57, ABF a dit :

l’accueil inconditionnel en bibliothèque de toutes les personnes, quelle que soit leur nationalité, et quelles que soient leurs situations sociales et administratives. 

 

C'est bien un hall de gare, là où l'on "croise des gens qui ne sont rien" comme disait un president. Et c'est très bien comme cela. C'est un bon élargissement de la notion de troisième lieu. Il faut que ça le reste. Un peu d'humour ne nuit pas...

 

Par contre les attaques personnelles nuisent beaucoup. Par ailleurs il y a une certaine hypocrisie à clamer haut et fort la démocratie en action pour tous en bibliothèque, sans regarder la réalité de ce qui s'y passe.

 

D'abord, ABF ou non, declamations humanitaristes ou non, c'est l'élu qui decide, et la loi.

 

Par ailleurs, si l'on regarde la réalité, y compris de nos bibliothèques les plus prestigieuses, comme la BPI, BNF et autres, il y a matière à rigoler. Ou à pleurer. Un exemple :

 

Un espace ouvert à tous ne signifie pas pour autant l’absence de distinction sociale entre les usagers. Au contraire, plus il est ouvert, plus il est tentant – voire, dans certains cas, vital – pour celles et ceux qui le fréquentent de manifester une différence distinctive, un style conforme à un type d’usage légitime, notamment lorsque des franges relativement nombreuses de la population semblent particulièrement précaires et parfois assez peu disposées à la concentration intellectuelle qu’impose l’accès au savoir et à la culture. Une hiérarchie s’instaure entre les usagers selon leur plus ou moins grande conformité aux pratiques jugées légitimes dans un lieu public. Or, cette hiérarchie implicite est au fondement non seulement de la distinction entre les populations précaires et celles qui ne le sont pas, mais aussi de la distinction entre les populations précaires elles-mêmes.

 

C'est un article du BBF relayé par l'ENSSIB

 

La bibliothèque est prise dans une tension permanente : comment faire cohabiter dans le même espace public – volontairement ouvert à tous – des personnes dont les conditions objectives et les expériences vécues sont aussi contrastées, des personnes qui ne viennent pas satisfaire les mêmes besoins ? Dans ces conditions, le refus de la différenciation comme valeur fondamentale implique, pour être pleinement respecté dans les faits, des formes douces et plus ou moins dissimulées de discrimination. C’est ainsi, par exemple, que certains espaces apparemment ouverts à tous deviennent dans les faits et dans les habitudes des espaces destinés à un public spécifique. L’espace des télés du monde en est un bon exemple. La bibliothèque n’est pas en elle-même responsable de cette discrimination. Elle est au moins partiellement le produit d’une appropriation volontaire d’un type d’usagers proche de la phase de dépendance. Les personnes en situation de fragilité ne s’y aventurent pas car ce serait pour elles un signe de déclassement. Les personnes proches de la phase de rupture n’y sont acceptées que de façon parcimonieuse car elles ne peuvent partager avec celles qui s’y trouvent en permanence le sens de ce type d’appropriation collective.

 

A voir; pour d'autres aspects, notamment la place des  pauvres, sur https://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2017-11-0122-013

 

Ah, évidemment c'est d'un autre niveau...Et la question, notamment des SDF, se posait bien avant la loi immigration...

 

Qu'on me permette donc d'ironiser un peu sur le narratif  toujours bobo-révolutionnaire de l'ABF et les injonctions foudroyantes de démocratie d'un responsable d'une petite structure rurale bien pépère, par rapport à une réalité générale bien plus discordante. Et on pourrait reparler des mesures anti-covid, du voile etc....

 

Le clown, monsieur Majour B. est un comique de cirque qui, très maquillé et grotesquement accoutré, fait des pantomimes et des scènes de farce.

 

Vivent donc les bibliothèques pour tous !

 

Les vraies.  Pas celles, quasi inexistantes, du cirque grotesque des moralisateurs faciles.

 

Y compris au Canada. Cela date de novembre, applicable en décembre, c'est du récent, ça sent le frais :  

« Vous puez ? Vous sortez ! », titrait le média La Presse dans un article daté du 24 novembre 2023, repéré par Le Parisien. Le média canadien a appris qu’au 1ᵉʳ janvier 2024, 45 bibliothèques publiques de la ville pourront refuser l’entrée à toutes personnes « ayant une hygiène corporelle qui incommode les autres usagers ou le personnel ». 

Les personnes en cause pourront être expulsées et sont passibles d’une amende de 350 dollars canadiens (240 euros) à 1000 $ (680 euros) lors d’une première infraction. « En cas de récidive, les sanctions prévoient un bannissement d’un mois et une facture de 3000 $ (2000 euros) », indique le journal canadien.

https://actu.fr/societe/a-montreal-certaines-bibliotheques-vont-etre-interdites-aux-personnes-qui-sentent-mauvais_60421533.html#:~:text=Le média canadien a appris,autres usagers ou le personnel ».

 

Certains francophones de nos campagnes françaises feraient bien de leur apporter la contradiction et la bonne parole....Le problème c'est qu'ils risquent de manquer de bons exemples ) à trouver chez nous...

 

Zavatta

Modifié le 29 décembre 2023 par Ferris

[Pamina]

Mes collègues et moi accueillons à la médiathèque, tous les jours, une SDF avec son caddie qui se met au chaud et lit la presse, des enfants et adolescents qui jouent en ligne et regardent des DVD avec leurs copains, des personnes qui étudient dans une salle calme... Tout le monde est légitime à être là.

Il nous arrive d'exclure pour la journée ou la semaine des personnes, plus souvent des jeunes suite à des comportements qui ne sont pas acceptables (insultes par exemple).

 

Pour ce qui est des gens qui sentent mauvais, on peut promouvoir les bains publics du territoire.

Si c'est leurs idées qui sont nauséabondes, c'est plus difficile.

[B. Majour]

Le 28/12/2023 à 23:18, Ferris a dit :

Y compris au Canada. Cela date de novembre, applicable en décembre, c'est du récent, ça sent le frais :  

« Vous puez ? Vous sortez ! », titrait le média La Presse dans un article daté du 24 novembre 2023, repéré par Le Parisien. Le média canadien a appris qu’au 1ᵉʳ janvier 2024, 45 bibliothèques publiques de la ville pourront refuser l’entrée à toutes personnes « ayant une hygiène corporelle qui incommode les autres usagers ou le personnel ». 

Les personnes en cause pourront être expulsées et sont passibles d’une amende de 350 dollars canadiens (240 euros) à 1000 $ (680 euros) lors d’une première infraction. « En cas de récidive, les sanctions prévoient un bannissement d’un mois et une facture de 3000 $ (2000 euros) », indique le journal canadien.

https://actu.fr/societe/a-montreal-certaines-bibliotheques-vont-etre-interdites-aux-personnes-qui-sentent-mauvais_60421533.html#:~:text=Le média canadien a appris,autres usagers ou le personnel ».

 

Certains francophones de nos campagnes françaises feraient bien de leur apporter la contradiction et la bonne parole....Le problème c'est qu'ils risquent de manquer de bons exemples ) à trouver chez nous...

 

Mais il n’y a aucun besoin d’aller si loin. Les canadiens ont leurs propres « bobo-révolutionnaires » comme tu les nommes de manière si aimable et gentille

 

S’inspirant de ce qui se fait ailleurs dans le monde, et plus récemment à Drummondville, l’Association des bibliothèques publiques du Québec (ABPQ) _{(Les Bobos canadiens)} souhaite intégrer des intervenants sociaux dans ses établissements, nous explique Ève Lagacé, directrice générale de l’ABPQ, en marge de la Semaine des bibliothèques publiques, qui se tient jusqu’au 21 octobre.

https://www.lapresse.ca/societe/2023-10-15/semaine-des-bibliotheques-publiques/la-bibliotheque-comme-refuge.php

 

 

Et comme tu veux un peu d’humour pour finir l'année 2023, je t’ai trouvé ça

 

Les Québécois devront s'y faire : les personnes qui ont "une hygiène corporelle qui incommode les autres usagers ou le personnel" n'auront plus accès aux bibliothèques de la ville. Les Français sont prévenus, eux qui ont la réputation d'avoir une hygiène contrariée. 

https://www.lindependant.fr/2023/12/05/une-expulsion-et-jusqua-2800-euros-damende-cette-ville-bannit-les-gens-qui-puent-de-ses-bibliotheques-11622292.php

 

C'est beau l'hygiène contrariée... des français.

 

Pour le reste je reçois/j'ai reçu cette année de jeunes mineurs non accompagnés, dont - de manière surprenante - un turc.

 

En tout cas, merci pour les trois ressources suivantes

https://books.openedition.org/bibpompidou/977?lang=fr

https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/68990-du-vivre-ensemble-au-conflit-externe-un-detour-necessaire.pdf

https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/70661-co-habiter-les-bibliotheques-que-nous-apprennent-les-pratiques-et-les-representations-des-usageres.pdf

 

Elles valaient le détour.

 

[Ferris]

Je voulais simplement signaler qu'il y a une marge entre les prises de positions associatives, la bien-pensance non contraignante, et ce qui se passe réellement dans nos bibliothèques. De fait nous excluons, soutenus ou non par des élus aussi divers que variés, mais ne voulons pas le reconnaitre. C'est tout.

 

Bravo à B. Majour pour l'accueil de son premier turc. J'ai travaillé près de 10 ans en banlieue parisienne dite "chaude". 30 ethnies différentes. J'ai fait du soutien scolaire et des actions contre l'illettrisme, de l'aide à des adultes pour remplir des documents administratifs (à une époque où notre rôle social n'était pas encore à la une de nos missions) etc...

 

Alors votre Turc de service m'amuse beaucoup...

[Pamina]

Je suis dans une de ces fameuses banlieues dites chaudes (j'y vis aussi).

On ne vire pas les gens qui sentent mauvais.

Ceux qui se montrent violents, effectivement, on leur dit que nous ne pourrons pas les accueillir... pendant quelques jours.

 

Mais oui, nous accueillons tous les publics. On fait même des ateliers de conversation FLE,  rendez-vous avec des écrivain public, ateliers numériques.

[Ferris]

@Pamina

 

Bravo. Tu es en accord avec les textes de reference de la profession. Et tu concrétises ton rôle social au plus large. Difficile de faire autrement ans ces régions de toutes façons. J'ai aussi travaillé avec une fille qui bossait en partie pour La Poste comme écrivain public. Des bons souvenirs...des années 80/90.

Amitiés.

[Pamina]

Il y a 23 heures, Ferris a dit :

@Pamina

 

Bravo. Tu es en accord avec les textes de reference de la profession. Et tu concrétises ton rôle social au plus large. Difficile de faire autrement ans ces régions de toutes façons. J'ai aussi travaillé avec une fille qui bossait en partie pour La Poste comme écrivain public. Des bons souvenirs...des années 80/90.

Amitiés.

 

Merci.

J'aime ce que je fais